Biographie de James BROWN 

 
106ème
James BROWN
1933 – 2006
Découvrez la biographie de James BROWN
Score : 2 226 774

Artiste, Chanteur et Musicien (Américain)
Né le 03 mai 1933
Décédé le 25 décembre 2006 (à l'âge de 73 ans)

Ce n’est pas tout le monde qui peut se vanter comme James Brown d’attirer lors de ses shows 1 300 000 personnes en les mettant en transes (à part peut-être le Pape et Bob Marley). En 2004, lors d’une interview donnée au Guardian « mister Dynamite » expliquait les raisons de ce succès intarissable : « c’est simple, les gens sont de plus en plus nombreux à venir à mes concerts et puis les gosses viennent avec leurs pères et deviennent à leur tour des papas qui emmènent leurs fils ». Fallait y penser. Mais ce n’est pas qu’une question de logique familiale. Les concerts de James Brown, même s’ils sont restés très « 80 » et très « drapeau américain pour Rocky IV », avec scénographie alambiquée et « pom-pom girls » gardent encore de cette magie. Une magie qui se nomme « funk ».

1933. Barnell, Caroline du Sud. James Brown ouvre les yeux sur un champs de coton. Derrière, en arrière-plan, une route noire de monde. Des gens qui marchent, hagard, fatigués. Des voitures boueuses qui roulent au pas, à la limite de la crevaison. Sur des carrioles, des mères portent leur gamins, des traces de cambouis sur le visage. Le soleil tape. L’Amérique traverse la Grande Dépression et cela va durer dix ans. Dix ans pendant lesquelles toutes les familles seront bringuebalées de ville en ville, d’Est en Ouest, de petits boulots en petits boulots. Dix ans où le chômage atteindra la barre dangereuse des 33% et où le rendement des usines diminuera d’un tiers. Fraîchement élu à la tête du pays, Roosevelt essaye de faire mieux que Hoover et proposera son New Deal. Mais dix ans de misère vont laisser le pays exsangue. James Brown ne le sait pas, il se contente de grandir bon gré mal gré dans la misère. Sa famille déménage à Augusta, histoire de voir si là-bas « l’herbe est plus verte ». Il aide ses parents à cueillir le coton et trouve un emploi de cireur de chaussures. Mais son adolescence cristallise ses frustrations et ses colères, son orgueil et ses rêve. A 16 ans, il va en prison pour « vol à main armée ». C’est en prison qu’il fait la connaissance d’un autre ado turbulent, Bobby Byrd (c’est la famille de Byrd qui aidera les Brown en s’en sortir après que James eu purgé ses 3 ans). Les Brown déménagent encore et James se lance dans la musique. Avec la sœur de Bobby, il monte un groupe au milieu des années 50 : The Gospel Starlighters (d’ailleurs on peut se demander si le funk n’est pas en réalité un corollaire du gospel, son antithèse et à la fois sa référence). Par la suite, James rejoint le groupe de Bobby qui vient de sortir de prison et qui joue déjà avec les Avons, groupe de rythm’n’blues. Bobby et James chantent tellement fort que le groupe se transforme en The Famous Flame et qu’ils signent chez King Records, un label traditionnellement orienté country. Il faut même croire que James chante encore plus fort que Bobby Byrd puisque le groupe se renomme « James Brown with The Famous Flame ».

Il enregistre donc un « please, please, please » (qui sera repris notamment par les Who en 65 dans leur album My Generation) et décolle dans les charts. Mais pas assez au goût de King Record qui après deux ans et loyaux services s’apprête à les larguer. Soudain, c’est le titre « try me » et c’est le carton ! En tête des hit parades, la chanson va incendier toutes les auto radios du sud des Etats-Unis, profitant de la vague rock’n roll qui est en train d’arriver (Elvis, Little Richard). Mais, James ne se contente pas du sud (raciste et ségrégationniste), il lui faut l’Amérique.

Ce sera chose faite avec le premier concert qu’il donne le 24 octobre 1962 à l’Apollo Theatre d’Harlem.

Passant outre les protestations du producteur de King Records, il autofinance ce concert et il faut croire que son intuition marche puisqu’il fait salle comble et « scotche » littéralement le public avec des titres comme « Night Train », « Try » (qu’il reprend) ou encore « Think ». En 1963, quand le disque sortira chez Polygram, il se vendra à 1 millions d’exemplaire et restera dans les charts à la 2e position pendant plus d’un an ! Fort de son succés, James Brown réitère avec ses cultissimes « Papa’s got a brand new bag » et « I Feel Good », qui fait trembler l’orbite terrestre en 1965. A la fin des années 60, l’ère James Brown est arrivé et avec lui tous les funky fresh de la galaxie (Sly & The Family Stone, Booker T, Temptations, Supremes, etc).

James réquisitionne Pee Wee Ellis et Maceo Parker au sax et Fred Wesley au trombone (pour ne citer que les plus connus) et fait naître ses JB’s : une section cuivre terrifiante, une section rythmique hallucinante, une voix qui déchire les micro et nous voilà au cœur du funk ! Et encore, on ne te raconte pas quand va arriver le bassiste Bootsy Collins et son frère guitariste : une quinzaine de personne sur scène qui balance du funk ce n’est pas rien et ça fait forcément transpirer ! Quand James Brown va enfin lâcher son producteur de King Records pour Polydor, la Terre sera déjà en forme de boule disco à facettes !

Source : musique.ados.fr/…/ue.ados.fr/James-Brown-art1439.html