Des incertitudes !
(La Prospérité 06/01/2009)

C’est en principe ce mercredi 7 janvier 2009 que les pourparlers de Nairobi entre le Gouvernement de la RDC et le Congrès National pour la Défense du Peuple devront reprendre après une pause de Noël. Seulement, à un jour de la tenue de cette rencontre de paix, rien ne semble indiqué que les émissaires de Laurent Nkundabatware seront présents au rendez-vous de la Capitale Kenyane où les deux parties discutent en vue de la pacification du Nord-Kivu.

La délégation de la rébellion conditionne sa participation au retrait des éléments de l’armée gouvernementale qui occuperaient, à en croire le CNDP, des zones tampons. ‘‘Nous avons écrit à la Monuc. Nous lui avons demandé d’obtenir le retrait des FARDC de ces zones. Nous avons demandé à la médiation de venir constater cette proximité des troupes, observer également la violation du cessez-le-feu par les FARDC. Si cela n’est pas fait, nous ne voyons pas ce que nous irons faire à Nairobi. Donc, ce sera pour nous difficile d’aller tromper les Congolais. Nous sommes en train de faire la paix, alors que deux ou trois jours après, il y aura la guerre’’ avait soutenu Bertrand Bisimwa, porte-parole du CNDP et membre de la délégation de la rébellion aux pourparlers de Nairobi.
Côté médiation et Monuc, l’on affirme qu’il n’y a pas d’éléments FARDC dans les zones dites tampons.

Des observateurs parlent, pour leur part, des dérobades quant aux allégations étayées par la rébellion qui, manifestement, est dans l’incertitude de voir ses revendications aboutir.
Voulant ‘‘nationaliser’’ le débat, Nkunda s’est vu obliger par la médiation de ‘‘régionaliser’’ ou de focaliser ses revendications sur le Nord-Kivu et pas plus. La perspective d’un nouveau ‘‘partage du gâteau’’ devenu incertain, le CNDP opte visiblement pour la politique de la chaise vide qui, généralement, ne paie pas.

Ce cas de figure n’est pas de nature à favoriser un retour à la paix. D’autant plus que le CNDP, fort de sa ‘‘suprématie’’ sur le plan militaire risque de relancer la guerre pour tenter de faire pression sur le Gouvernement et la médiation en vue de la prise en compte de ses revendications. Là également, des incertitudes ne manquent pas. Le Rwanda, principal soutien de Nkunda, a été indexé par le rapport de l’Onu sur la situation à l’Est de la République Démocratique du Congo. Et, au regards des avancées observées sur le plan diplomatique, le CNDP risque de ne pas bénéficié, cette fois-ci, du renfort des éléments de l’armée rwandaise.

Pendant ce temps, la donne politique et militaire a changé en RDC. Le Gouvernement a un nouveau Premier Ministre qui a pris la ferme résolution de pacifier l’Est de la RDC lors de son investiture à la Chambre Basse du Parlement. Ce faisant, il serait, à en croire les sources proches de la primature, plus regardant côté ravitaillement et solde des militaires envoyés au front.

Le Général Didier Etumba qui a été nommé Chef d’Etat- Major Général des FARDC, ne laissera jamais l’image des soldats congolais se détériorer davantage.
Reste également à savoir si, pendant ce moment difficile de la crise financière internationale, Nkunda et ses hommes ont suffisamment des demandeurs des minerais exclusifs du Nord-Kivu, principale cause de la guerre et source de financement de la Rébellion.

Alfred Mwari