Les 400 millions habitants des 19 pays du COMESA partagent depuis dimanche un régime douanier économique. 16 ans auront été nécessaires pour créer ce marché plus grand que celui de l’Europe.

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Yoweri Museveni, Président de l’Ouganda, et Paul Kagamé, Président du Rwanda se réclament de la « nouvelle génération » des dirigeants africains.

Le COMESA* qui regroupe, sur 12 millions de km2, 19 pays de l’Afrique australe et centrale, comptant un PIB de 360 milliards de dollars, aura mis 16 ans pour franchir le pas. Sur le papier, l’accord stipule l’harmonisation des droits de douane sur les produits entrant dans le bloc économique et ceux circulant dans la région. Les matières premières seront exonérées de taxes, alors que les produits intermédiaires seront imposés de 10% contre 25% au plus pour les produits finis. Signe précurseur de cet accord, la levée des restrictions aux visas de tourisme à l’intérieur du bloc, allant de l’Egypte au nord jusqu’au Swaziland au sud. Depuis l’an 2000, le volume d’échanges entre les pays membres a été multiplié par cinq pour atteindre 15 milliards de dollars actuellement. Aussi positive soit cette accélération, elle ne doit pas masquer la réalité de la situation, semble rappeler le président Museveni, qui exhorte les Etats membres à transformer sur place les matières premières. Et de citer l’exemple de son pays, qui ne perçoit qu’un dollar américain par kilo de grains de café exporté vers le Royaume Uni, contre 20 dollars par kilogramme de café pour le pays bénéficiaire. « Les pays africains sont les vrais bailleurs de fonds parce que nous donnons nos matières premières à l’Occident qui utilise nos ressources pour ensuite transformer nos produits que nous allons nous-mêmes acheter à un prix plus élevé », a-t-il notamment déclaré.

Le dilemme SADC -COMESA

Pour d’autres délégations présentes à la rencontre, l’heure des choix entre le COMESA et SADC est venue, compte tenu des dispositions de l’OMC interdisant à un pays membre d’avoir plus d’un tarif extérieur commun. Madagascar, Ile Maurice, République Démocratique du Congo, Malawi, Swaziland, Zambie et Zimbabwe appartiennent à la fois à la SADC et au COMESA. L’harmonisation des règles entre les deux organisations a été débattue lors d’un sommet tenu en Ouganda, l’année dernière. Si des pays comme le Zimbabwe voient dans l’union de nouvelles opportunités de développement, d’autres, comme le Kenya, s’inquiètent de l’incidence sur la filière sucre et les 6 millions de personnes qui en dépendent. Le moratoire de cinq ans accordé en 2007 à Nairobi pour mettre à niveau son industrie est déjà bien entamé. La taxe de 120%, appliquée au sucre importé au Kenya, devra être bannie durant l’année électorale 2012. Les politiciens risquent d’en payer un lourd tribut. En attendant, le sucre kenyan coûte deux fois plus cher que celui du Soudan, du Malawi et du Swaziland.

MBF

*Le Burundi, les Comores, Djibouti, la République démocratique du Congo (RDC), l’Egypte, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya, la Libye, Madagascar, le Malawi, Maurice, le Rwanda, les Seychelles, le Soudan, le Swaziland, l’Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe

http://www.lesafriques.com/actualite/naissance-de-la-plus-grande-union-douaniere-de-l-afrique-5.html?Itemid=89

Posté par rwandaises.com