Les déclarations de Richard Mugenzi affaiblissent la thèse soutenue par la justice française, selon laquelle les anciens rebelles Tutsi seraient à l’origine de l’attentat contre le président rwandais Juvénal Habyarimana qui déclencha le génocide de 1994 qui a couté la vie à 800.000 Tutsi et Hutu modérés.

Dans son témoignage publié par le journal Le Monde, il revient sur ses propos tenus il y a huit ans dans le cadre de l’enquête menée par le juge français Jean Louis Bruguière.

L’opérateur radio expliquait à l’époque avoir intercepté en avril 94 un message des rebelles Tutsi se félicitant d’avoir abattu l’avion du Président Habyarimana.

Mais aujourd’hui, le témoin-clé du juge français qui a lancé des mandats d’arrêts contre neuf proches du président rwandais Paul Kagame, fait marche arrière. Ce message. dit-il, lui aurait été dicté par ses supérieurs hiérarchiques.

Autrement dit, la thèse soutenue par le juge Bruguière est une nouvelle fois ébranlée, thèse selon laquelle le FPR de Paul Kagamé, devenu depuis chef d’Etat, a commis l’attentat contre l’avion qui transportait également le président burundais, Cyprien Ntaryamira.

Dans une interview accordée à BBC Afrique, Mugenzi indique n’avoir jamais déclaré aux enquêteurs que des éléments de l’ancienne rébellion du FPR sont responsables de l’attentat.

Alors pourquoi ce retournement si tardif de la part de l’ancien opérateur radio ? Les magistrats français qui l’ont interrogé « ne faisaient pas la distinction entre messages interceptés et messages reçus » réplique-t-il.

Selon certains observateurs, ce retournement serait stratégique. Après avoir collaboré pendant 10 ans avec le Tribunal Pénal Internationale pour le Rwanda, Mugenzi vient de rentrer chez à Kigali.

Les analystes estiment que le fait de réhabiliter les ex- rebelles de Paul Kagame serait alors une manière d’assurer sa propre sécurité, même si Richard Mugenzi s’en défend.

Richard Mugenzi est le quatrième témoin du juge Bruguière à se rétracter après Abdul Ruzibiza, Deus Kagiraneza et Emmanuel Ruzigana.

Ce nouveau témoignage intervient dans un contexte de rapprochement diplomatique entre Paris et Kigali, un processus qui passe, selon les observateurs, par la remise en cause de la thèse Bruguière.

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Posté par rwandaises.com