Le ministre congolais des Affaires étrangères Alexis Thambwe Mwamba a affirmé, au cours d’une conférence-débat mercredi soir à Kinshasa, que le Rwanda ne constitue plus une menace pour la République démocratique du Congo. Le chef de la diplomatie congolaise a souligné, au cours de cette conférence-débat axée sur » La diplomatie congolaise face à la nouvelle donne dans la région des grands lacs, en Afrique et dans le monde « , que la donne internationale ayant changé dans la région des Grands Lacs, la RDC a tout intérêt à s’adapter aux nouvelles mutations pour réaffirmer son rôle de colonne vertébrale dans la région face aux enjeux géostratégiques et économiques qui se dessinent dans cet espace régional. M. Thambwe Mwamba a révélé que la RDC avait levé l’option de discuter » carte sur table » avec le Rwanda pour régler autrement la question militaire. Cette démarche politique, a-t-il indiqué, a permis du côté rwandais de supprimer le prétexte de l’existence d’éléments de déstabilisation du Rwanda, prétexte lié à la présence des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda). Ce qui a justifié, selon le ministre congolais des Affaires étrangères, les opérations militaires arrêtées et menées conjointement par les deux pays pour mettre fin à la présence des rebelles Hutu rwandais sur le territoire congolais.
» Aujourd’hui, les FDLR ne représentent plus une menace sécuritaire pour le Rwanda « , a souligné Alexis Thambwe Mwamba, précisant que la rencontre bilatérale du 6 août 2009 à Goma (Est de la RDC) entre les Présidents Paul Kagame et Joseph Kabila a changé la donne dans la région des Grands Lacs. Elle a ouvert la voie à la normalisation et à la mise en œuvre de l’exploitation commune des richesses transfrontalières dont le gaz du lac Kivu qui constitue un enjeu économique et sécuritaire pour les deux pays.
Selon lui, le gros de la crise entre la RDC et le Rwanda appartient désormais au passé, comme l’avait affirmé le Président Paul Kagame dans la zone neutre à la frontière entre Goma et Gisenyi, en soulignant : » Ne soyons pas otage du passé. J’assume l’appui que nous avons donné dans le passé. Le Rwanda ne permettra plus à nul individu ou à une organisation de mener des actions à partir du Rwanda pour déstabiliser le Congo « . Aujourd’hui, le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) fonctionne comme un parti politique. » Nous devons saisir les signaux de normalisation des relations diplomatiques entre le Rwanda et la RDC « , a insisté le ministre, indexant la désignation de trois ambassadeurs de premier plan à Kigali, Kampala et Bujumbura pour montrer l’importance que la RDC attache à la normalisation.
S’agissant de la CEPGL (Communauté économique des pays des Grands Lacs), Alexis Thambwe Mwamba la considère comme une organisation susceptible de stabiliser la région à travers des intérêts communs de développement. Pour lui, il faut que cette région devienne une terre d’avenir et à cet effet, il croit qu’il va falloir étendre la CEPGL à d’autres pays de la région, notamment la Zambie, la Tanzanie, le Kenya et l’Ouganda. La RDC a tout intérêt à gagner dans un ensemble plus grand, a-t-il reconnu. Le ministre des Affaires étrangères pense par ailleurs, en ce qui concerne la politique intérieure, que la préoccupation essentielle de la RDC est de construire un Etat de droit avec tous ses attributs, notamment une administration qui fonctionne, une police et une armée républicaines, une justice qui dit le droit, des services de sécurité au service du pays et la capacité de la RDC de maîtriser son espace géographique. M. Thambwe Mwamba a, en outre, dénoncé les velléités des puissances qui se sont lancées dans l’aventure de vouloir balkaniser la RDC, estimant que les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et la province Orientale ainsi que quelques pays voisins devaient constituer une nouvelle Afrique centrale à partir des frontières de la RDC. M. Thambwe Mwamba a salué l’existence d’un sentiment nationaliste congolais » fort » qui a fait échec à toutes les stratégies élaborées par les grandes puissances pour faire imploser la RDC. La diplomatie congolaise s’est inscrite dans cette logique de faire échec à ceux qui pensent qu’il faut poursuivre la guerre dans les provinces stratégiques du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de la province Orientale, a affirmé le ministre.
Kinshasa, 28/08/2009 (ACP/MCN, via mediacongo.net)http://www.mediacongo.net/show.asp?doc=13421
Posté par rwandaises.com