LIBREVILLE (AFP)

La tension monte au Gabon à l’approche de la publication, attendue pour mercredi soir, des résultats de l’élection présidentielle, alors que la détermination des camps de trois candidats revendiquant la victoire fait craindre des troubles.
« Une tension palpable » dans l’attente des résultats officiels: c’est le titre à la Une du quotidien national L’Union, qui soulignait mercredi la faiblesse des activités à Libreville depuis le jour du scrutin, dimanche.
« La ville est +sèche+. Y a plus les clients, y sont tous partis au village! », a affirmé un chauffeur de taxi béninois dans la nuit de mardi à mercredi, à l’issue d’une journée de travail peu fructueuse. « Je +gare+ à midi et je ne sors plus. On ne sait pas ce qui va se passer » ajoute-t-il.
« Peur » et incertitude étaient les sentiments les plus exprimés dans le pays où les appels à l’apaisement se sont multipliés et dont les autorités se sont portés garantes de la sécurité. Lundi des forces de l’ordre ont été mises en place aux carrefours stratégiques de Libreville.
Ces appels et assurances semblaient cependant avoir peu convaincu, en l’absence de résultats officiels. L’assemblée plénière de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cénap), instance de décision de la Cénap en période électorale, devait initialement se réunir à partir de 10H00 (09H00 GMT) en vue d’une publication des chiffres du scrutin « entre 18H00 et minuit (17H00 et 23H00 GMT).
Le début de la réunion a été décalé à 15H00 (14H00 GMT), pour une raison non expliquée, ce qui pourrait retarder l’annonce des résultats.
Dans la nuit de mardi à mercredi, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées au gouvernorat de la province de l’Estuaire où se trouve Libreville et qui représente environ 40% du corps électoral. Les résultats ont été communiqués dans une ambiance tendue, selon des militaires et des témoins.
André Mba Obame, ex-ministre de l’Intérieur (indépendant), et Pierre Mamboundou, opposant historique, étaient deux des trois favoris au scrutin, avec Ali Bongo, ex-ministre de la Défense et fils du président Omar Bongo Ondimba décédé en juin après avoir dirigé le pays 41 ans.
Ces trois candidats ont tous clamé victoire sans attendre les résultats officiels et, depuis dimanche soir, se livrent à une bataille de chiffres par tous les moyens de communication possibles.
Le camp de Mba Obame a ainsi assuré dans un SMS avoir gagné avec « 50,1% » des voix. Celui de Mamboundou a déclaré à la presse être en tête avec « 39,15% » des voix. Bongo fils a affirmé être « largement gagnant ».
Mercredi, l’envoi de SMS a été suspendu chez les trois opérateurs de téléphonie mobile du Gabon.
Une station satellitaire mobile de la télévision Go Africa, à vocation internationale appartenant à Mba Obame, a elle été mitraillée par des hommes cagoulés dans la nuit de mardi à mercredi à Libreville, selon Go Africa.
En début d’après midi de mercredi, Mamboundou a appelé à Libreville ses partisans à se rassembler devant la commission électorale, qui s’apprête selon lui à « falsifier les résultats » pour déclarer vainqueur Ali Bongo, investi par le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir).
A 14h30 locales (13h30 GMT), quelques centaines de personnes, encadrées par un important dispositif des forces de l’ordre, étaient rassemblées non loin des locaux de la Commission électorale autonome et permanente (Cénap).
Les jours précédents, les entourages d’André Mba Obame et Pierre Mamboundou avaient indiqué avoir pris les dispositions pour « protéger » leurs procès-verbaux des quelque 3.000 bureaux de vote ouverts dans le pays et à l’étranger.
Des observateurs de l’Union africaine et d’une ONG panafricaine ont jugé mardi le scrutin conforme à la loi, en dépit d »‘irrégularités » et « faiblesses ».

 

 

 http://www.lalibre.be/toutelinfo/afp/248369/gabon-la-tension-monte-a-quelques-heures-des-resultats-de-la-presidentielle.html

Posté par rwandaises.com