Kigali: Un parti rwandais en exil, déterminé à s’enregistrer au Rwanda pour participer à la présidentielle de septembre 2010, a accusé vendredi le gouvernement de lui « barrer la route » en refusant à ses responsables l’attribution de passeports.
« C’est une stratégie délibérée visant à nous barrer la route », a déclaré à l’AFP Victoire Ingabire, présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU), une formation politique animée par des Rwandais réfugiés en Europe.
Les FDU sont nées du regroupement de plusieurs partis en exil dont le plus important était le Rassemblement républicain pour la démocratie au Rwanda (RDR), créé en 1995 dans les anciens camps de réfugiés hutus dans l’ex-Zaïre, actuelle République démocratique du Congo.
« J’ai demandé un passeport au mois de mai, mais ici à l’ambassade, on me dit toujours d’attendre. J’ai même saisi le directeur général des migrations à Kigali qui m’a également dit d’attendre », s’est plainte Mme Ingabire, jointe au téléphone aux Pays Bas.
D’autres membres des FDU vivant en Belgique et en France sont dans la même situation.
« Kigali retarde ainsi notre enregistrement pour nous empêcher d’entrer à temps sur la scène politique intérieure », a affirmé Mme Ingabire.
Interrogé par l’AFP, le ministre de l’Administration locale et des affaires sociales Christophe Bazivamo a démenti ces accusations.
« A ma connaissance, le gouvernement n’a jamais refusé l’enregistrement d’une formation politique sans aucun autre motif » que les conditions exigées par la loi pour l’agréement d’un parti, a assuré M. Bazivamo.
« Ces allégations (de l’opposition) constituent peut être une stratégie pour tromper l’opinion internationale sur la situation » au Rwanda, a-t-il accusé à son tour.
Le directeur général de l’Office rwandais de l’Immigration, Anaclet Kalibata a également affirmé « ignorer » le problème, assurant qu’il s’agissait d’un simple « malentendu ».
La présidente des FDU a estimé qu’il « sera très dur » de participer librement au débat politique au Rwanda.
« Mais nous avons décidé d’y participer absolument », a-t-elle souligné, indiquant que son parti était « prêt à collaborer » avec la toute nouvelle opposition intérieure.
Le gouvernement rwandais a, après un délai de plusieurs mois, finalement enregistré en juillet dernier le Parti social Imberakuri, qui se veut une formation d’opposition au Front patriotique rwandais (FPR) du président Paul Kagame.
Par ailleurs, des transfuges du FPR ont annoncé le mois dernier leur décision de créer une nouvelle formation d’opposition, le Parti démocrate vert du Rwanda (PDVR).
L’opposition politique rwandaise, qui comprend une douzaine de partis, est cantonnée à l’étranger depuis la fin du génocide de 1994 au Rwanda, auquel la rébellion du FPR avait mis fin en prenant le pouvoir.
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Posté par rwandaises.com