KIGALI — Les autorités rwandaises se sont félicité de la visite de travail en cours dans leur pays de deux juges d’instruction françaises qui enquêtent sur des Rwandais soupçonnés d’implication dans le génocide de 1994 et résidant en France, y voyant un signe d' »espoir ».
« Cette collaboration avec la justice française donne espoir dans la traque des présumés génocidaires rwandais en France », a déclaré mardi à l’AFP Jean Bosco Mutangana, porte-parole du parquet de la République et chef de l’unité spécialisée dans la traque des présumés génocidaires rwandais à l’étranger.
« Les deux juges françaises ont déjà entamé leurs enquêtes sur le terrain (…) La justice rwandaise, par le biais du parquet, est en train d’assister les deux magistrats dans cette tâche », a-t-il ajouté.
Selon M. Mutangana, les deux juges doivent notamment s’entretenir avec des rescapés du génocide, des prisonniers condamnés pour génocide et les autorités judiciaires du pays.
Une dizaine d’enquêtes judiciaires ont été ouvertes en France, et centralisées à Paris, à l’encontre de Rwandais soupçonnés de complicité de génocide et de crimes contre l’humanité.
Le déplacement des deux juges est une première depuis la rupture par Kigali de ses relations diplomatiques avec Paris, après l’émission de mandats d’arrêts en novembre 2006 par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière.
Ces mandats visent des proches du président rwandais Paul Kagame, soupçonnés d’avoir pris part à l’attentat contre l’avion du président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, considéré comme le signal déclencheur du génocide qui a fait selon l’ONU plus de 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi.
Les relations entre les deux pays étaient déjà très tendues depuis 1994, les autorités de Kigali accusant Paris d’avoir aidé les génocidaires hutu, ce que la France a toujours démenti.
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Posté par rwandaises.com