KINSHASA – L’armée congolaise engagée contre des rebelles rwandais dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) a attaqué le mois dernier des villages où des milliers de personnes étaient rassemblées pour être vaccinées contre la rougeole, rapporte vendredi Médecins sans frontières (MSF).
Militaires congolais près de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo. L’armée congolaise engagée contre des rebelles rwandais dans l’est de la RDC a attaqué le mois dernier des villages où des milliers de personnes étaient rassemblées pour être vaccinées contre la rougeole, rapporte Médecins sans frontières. (Reuters)
« Des milliers de gens, et les équipes de MSF, ont été pris au piège dans les fusillades. Les militaires ont profité d’une opération humanitaire (de MSF) pour lancer leur attaque, ce qui est inacceptable« , a dit Luis Encinas, responsable des opérations de l’organisation dans le centre de l’Afrique.
« Nous pensons que nous avons servi d’appât« , a-t-il ajouté, précisant que les faits s’étaient déroulés le 17 octobre, lorsque les soldats congolais avaient visé sept sites de vaccination dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu.
MSF, organisation dont le siège est à Paris, a décidé de retirer ses équipes de la région.
Le groupe dit qu’il avait reçu des garanties des factions rivales afin de pouvoir mener sa campagne de vaccination mais un porte-parole de l’armée congolaise s’est demandé si MSF avait bien pris contact avec le QG gouvernemental de Goma.
« Les soldats n’ayant pas reçu d’ordres de Goma, ils ont poursuivi leur offensive, ce qui est tout à fait normal« , a déclaré ce porte-parole.
La mission d’observation des Nations unies au Congo (Monuc) a dit ne pas être informée de ces incidents.
L’offensive gouvernementale contre les rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) a été approuvée par le Conseil de sécurité de l’Onu, afin d’en finir avec les causes profondes de l’instabilité dans l’Est.
On estime que plus de 1.000 civils ont été tués et que plus de 7.000 femmes et enfants violés lors de cette offensive, qui a également déplacé 900.000 habitants de la région.
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