Procès d'Ephrem Nkesabera: le procureur demande d'

Au procès d’Ephrem Nkesabera, 57 ans, qui se poursuit devant la cour et le jury d’assises de Bruxelles-Capitale, en l’absence de l’accusé, les derniers témoins ont été entendus en début d’après-midi.

L’accusé répond d’un nombre considérable de meurtres, de tentatives de meurtres et de viols. La cour et le jury ont notamment entendu mercredi matin un homme, issu de l’ethnie tutsie, qui dit avoir connu l’accusé de vue quand il travaillait à la Banque commerciale du Rwanda. Le témoin s’est rappelé avoir été contrôlé à une barrière et avoir vu Nkesabera avec des membres des Interahamwe qui prenaient les identités de tous ceux qu’ils voyaient. Le témoin avait jeté sa carte d’identité parce qu’elle mentionnait son ethnie. Il a expliqué que l’accusé portait un training.

 

« Toi, on te tuera plus loin ! »

Alors qu’un jeune homme était frappé à terre par les Interahamwe, il a pu partir. Les miliciens lui auraient lancé : « Toi, on te tuera plus loin ! ». Le témoin s’est réfugié au couvent des « Soeurs de Calcutta » qui lui ont cependant indiqué qu’elles étaient régulièrement attaquées. Et, dans la soirée, un ami des religieuses va venir l’évacuer vers l’église de la Sainte-Famille. Sur place, il aurait revu Nkesabera et des Interahamwe avec le préfet de Kigali et un sous-préfet.

 

Un choix fatal   

Selon lui, ils ont rassemblé tous les chrétiens de la paroisse, sous prétexte de donner des informations sur la manière la plus efficace d’essayer de survivre. Des représentants de la Mission des Nations Unies pour le Rwanda (Minuar) seraient arrivés le lendemain et seraient repartis, après avoir mené d’intenses négociations. Les miliciens auraient alors demandé aux centaines de personnes rassemblées si elles voulaient être accueillies par le gouvernement rwandais ou par le Front patriotique. Ceux qui ont choisi cette deuxième option ont tous été massacrés. Le témoin a dit avoir perdu ses six enfants, son épouse et sa mère.

 

Témoignage écarté « par souci de rigueur »

Après cette déposition, le procureur fédéral, Michel Yernaux, a observé que ni les autorités rwandaises, ni les enquêteurs du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) ni Human Rights n’ont jamais mis en cause la responsabilité de Nkesabera pour le massacre de l’église de la Sainte-Famille. Le magistrat en a conclu, par conséquent, qu’il allait écarter ce témoignage, « par souci de rigueur ».      L’un des avocats des parties civiles, Me Michèle Hirsch, s’est indignée : « Ce témoin a prêté serment et vous considérez qu’il ment. C’est hallucinant ! Si vous estimez qu’il ment, c’était votre devoir de l’interpeller pendant son audition et vous n’en avez rien fait ! ».     

L’audience a repris cet après-midi.

 

 

http://www.rtlinfo.be/info/votre_region/bruxelles/289198/Posté par rwandaises.com