Le calme est revenu mardi dans la prison de Mpimba, à Bujumbura, où quelque 3.500 détenus se sont mutinés lundi pour réclamer une amélioration de leurs conditions carcérales, a-t-on appris de sources concordantes.

« La situation est revenue au calme mais elle est encore très tendue (…) », a déclaré l’un des leaders de la mutinerie, joint par téléphone à l’intérieur de la prison et qui s’exprimait sous couvert d’anonymat.

« Les prisonniers ont accepté de mettre fin à leur mutinerie parce que les autorités ont bien voulu reprendre les négociations aujourd’hui (mardi) », a expliqué cette source.

La direction de l’établissement pénitentiaire a également « promis de ne plus admettre de nouveaux détenus car Mpimba est archicomble », a ajouté la même source.

Le retour au calme a été confirmé par des sources pénitentiaires et par le président de l’Association pour la protection des personnes détenues et des droits humains (APRODEH), Pierre Claver Mbonimpa.

D’anciens soldats de l’AMISOM (Force de paix de l’Union africaine en Somalie) en attente de jugement, figurent parmi les meneurs de la mutinerie. Ils avaient été emprisonnés à Bujumbura après s’être mutinés à Mogadiscio pour protester contre le non-paiement d’une partie de leur solde, selon des sources concordantes.

« Les discussions vont reprendre ce matin (…) », a précisé Mbonimpa.

« Parmi les urgences, il y a la question des détenus en préventive, celle d’une vingtaine de soldats de l’AMISOM détenus sans jugement depuis plusieurs mois et des anciens rebelles des Forces nationales de libération (FNL) », a expliqué ce responsable associatif.

« Le problème qui se pose est d’arriver à désengorger rapidement la prison de Mpimba et d’améliorer les conditions carcérales, (…), comme dans toutes les prisons du pays pour éviter une contagion possible », a-t-il poursuivi.

Lundi, des détenus avaient notamment lancé des pierres sur les gardiens, et arraché des grilles donnant sur l’extérieur, provoquant les tirs en l’air de policiers présents.

La prison de Mpimba abrite 3.505 détenus pour une capacité d’accueil maximale de 800 places. Le Burundi compte plus de 12.000 prisonniers, dont 8.000 en détention préventive. Ils sont hébergés dans 11 prisons ayant au total une capacité de 4.050 places.
 

 

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posté par rwandaises.com