APA-Kigali (Rwanda) La décision du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies de prolonger le mandat du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) n’a pas rencontré l’assentiment de nombreux rwandais, a constaté APA samedi à Kigali.

Le Conseil de sécurité avait décidé jeudi dernier d’étendre de deux ans le mandat du Tribunal, basé en Tanzanie qui devait expirer en 2010.

Selon le Conseil de sécurité, le Tribunal a besoin davantage de temps pour vider les dossiers de génocide en attente.

Cependant, beaucoup de Rwandais ne trouvent pas opportun l’extension du mandat. Ils estiment que si le tribunal n’a géré que 48 dossiers au cours des treize dernières années, rien ne pourrait être attendu de la prolongation de deux ans.

Réagissant à cette évolution, le responsable des communications du parquet du Rwanda, Augustin Nkusi a déclaré qu’en tant que Rwandais ordinaire qui a suivi l’évolution du tribunal, il s’attendait à ce que le TPIR devienne plutôt moins efficace.

« Il est probable qu’il se détériore ; surtout avec les nouvelles tendances de réduction des peines, on peut facilement s’attendre à ce que davantage de suspects du génocide soient libérés » », a déclaré M. Nkusi.

Il a souligné qu’en tant que Rwandais, il n’avait aucun pouvoir pour protester contre la décision du Conseil de Sécurité de proroger le mandat.

Il a toutefois demandé à la Cour d’utiliser cette opportunité pour redorer son blason, surtout auprès des Rwandais qui y voient un gaspillage de fonds.

Jean de Dieu Mucyo, responsable de la commission anti-génocide, a des préoccupations similaires au sujet du tribunal. Il a déclaré que cette juridiction n’a pas fonctionné comme prévu et semblait être passé de son rôle qui est d’assurer la justice à celui d’arbitrage.

« Ces derniers temps, nous avons assisté aux décisions les plus impertinentes du Tribunal, où des suspects de première classe ont été libérés sans raisons valables ; à quoi doit-on s’attendre au cours des deux prochaines années, alors que le tribunal est intéressé à vider ses dossiers plutôt que de rendre la justice nécessaire ? », s’est demandé Mucyo.

Depuis 1997, le tribunal n’a vidé que 48 dossiers, dont 40 cas d’inculpations, tandis que 8 cas ont été mis en liberté. Son mandat devrait prendre fin en 2010, alors que 11 cas étaient toujours en attente jusqu’à ce jeudi, au moment où le Conseil de Sécurité décidait de la prorogation du mandat jusqu’en 2012.

 
BB/DAJ/ovh/of/APA

19-12-2009

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Posté par rwandaises.com