Politique – La France et le Rwanda ont rétabli, après trois années de rupture, leurs relations diplomatiques le 29 novembre dernier et s’apprêtent à procéder dans les prochaines semaines, à un échange d’ambassadeurs.

Le rétablissement des relations diplomatiques entre Kigali et Paris est un événement important qui consacre le processus de normalisation entamé depuis la nomination en 2007, au poste de ministre français des Affaires étrangères de Bernard Kouchner, dont les bonnes relations avec le président rwandais Paul Kagamé sont notoirement connues.
« De toute évidence, pour arriver à ce résultat, la France s’est pliée à toutes les exigences du président Kagamé. On a le sentiment que c’est plutôt la France qui voulait absolument d’une normalisation avec le Rwanda », a commenté pour la PANA, l’universitaire congolais, Mwayila Tshiyembe.

Annoncée lors de la visite éclair à Kigali du secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant, la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays devrait se traduire dans les prochaines semaines, par un échange d’ambassadeurs.

A cet égard, la France a soumis aux autorités rwandaises, pour agrément, le nom de son futur ambassadeur à Kigali. En retour, Kigali a soumis, pour agrément aussi à la France une liste de 4 personnalités sur laquelle sera choisi le nouvel ambassadeur rwandais à Paris.

« Il n’est pas du tout surprenant que les choses s’accélèrent. De toute façon, il n’y a plus aucun obstacle à la normalisation entre les deux pays. Même dans l’affaire des proches de Kagamé visés par les mandats d’arrêt du juge français Bruguière, on s’achemine vers un non-lieu », a estimé M. Tshiyembe, qui dirige l’Institut panafricain de géopolitique à Nancy, dans l’Est de la France.

Le rôle controversé de la France pendant le génocide rwandais de 1994 est au centre de la relation de méfiance entre Paris et le Front patriotique rwandais (FPR), ancienne rébellion tutsie devenue aujourd’hui le parti au pouvoir à Kigali.

Les Rwandais reprochent en outre à la France son refus systématique de faire acte de repentance pour sa responsabilité présumée dans les tueries de 1994, alors que d’autres puissances étrangères dont la Belgique et les Etats-Unis ont accompli ce geste.

Les relations entre les deux pays, déjà très écornées, s’étaient complètement dégradées en 2006 lorsque la justice anti-terroriste française avait lancé neuf mandats d’arrêt contre des proches du président Kagamé pour leur participation présumée à l’attentat du 6 avril 1994 contre l’avion du président rwandais, Juvénal Habyarimana.

Par Seidik ABBA – Pana 02/01/2010

Posté par rwandanews.fr