LES BIENS COMMUNS

La notion de « Biens communs » inclue la rivalité entre les agents. Ce principe philosophique représente ce qui est accessible à tous, les moyens permettant à chacun d’accroitre ses prorpres connaissances, en termes de causalité, efficiente, matérielle,finale et formelle.

 

Notons cinq secteurs de Biens Communs : La Santé, l’éducation , l’environnement et écosystème, agriculture (suffisance alimentaire) , l’énergie et l’eau. Cette dernière, par exemple est une ressource naturelle , mais il y a rivalité pour son usage entre différentes catégories d’utilisateurs.

 

Tandis que le Bien public est non rivale et non exclusive, par exemple une route. Le service public est une activité d’intérêt général avec une notion de disponibilité pour tous. Enfin, le Secteur public comprend les administrations publiques de l’ Etat et des collectivités locales.

 

En misant sur les « Biens communs », Kigali montre la voie qui scelle l’amitié des peuples et Paris cesse de s’embourber dans des compromissions avec des régimes. Car, La France a toujours défendu son pré carré où ses intérêts passent avant ceux des Africains. Le Rwanda en rétablissant ses relations avec la France, au lendemain de son entré au sein du Commonwealth démontre par là l’intangibilité de sa souveraineté et le refus du pré carré français.

 

La France , en saisissant l’occasion de répondre aux aspirations des africains, en l’occurrence des rwandais, en termes de « Biens Communs »,elle abandonne d’imposer des camps militaires et de suggérer des accords de défense qui aboutissent à l’assujettissement des peuples, jusqu’au boutisme, tel que le Génocide au Rwanda.

 

Kigali, en misant sur la stratégie d’ Excellence rompt avec la stratégie de survie qui colle à l’Afrique ou au tiers monde, et notamment aux partis politiques issus des mouvements de libération. Il montre l’exemple à suivre , en mettant le cap sur l’avenir et non l’œil viré au rétroviseur . Il se projette ainsi en avant pour rester le fer de lance de l’émergence de l’Afrique.

 

Le Rwanda demeure ainsi , plus que jamais, le cœur de l’Afrique et porte sa singularité de pays trilingue. Il reste le carrefour des cultures y compris celles inspirées de l’anglais et du français, non pas comme une imposition mais un choix d’hommes libres. Sans oublier les valeurs traditionnelles africaines.

 

Par ailleurs , Kigali va exorciser Paris du Syndrome de Facoda, et la France reçoit une occasion en or pour prouver une autre manière de traiter et de voir l’Afrique selon la notion de « Biens communs ».

 

EDUCATION ET CULTURE

 

La France, en souhaitant maintenir la langue française au Rwanda, rien de mieux que de financer des écoles publics ou privées de Sport, métiers, arts et langues (SMAL). Le pays a besoin des artisans et des créateurs.

 

Mais aussi Paris peut financer « Amatorero » comme « Instituts de promotion de la Culture et des valeurs traditionnelles. A l’instar de l’Asie qui s’est développée avec son enracinement culturel, l’Afrique ne peut pas connaitre son émergence, avec abstraction de sa culture sans enracinement dans ses valeurs traditionnelles. Autrement on bâtit sur du sable. C’est là où le Rwanda serait spécialement un modèle pour l’Afrique.

 

La France a une expertise dans l’organisation et l’administration. Elle peut créer l’ENA au Rwanda , à l’instar de celui de Strasbourg, et apporter cette rigueur dans la gestion des affaires de l’État ou contribuer à créer un «  Institut de relations internationales et stratégiques ». Car, ce qui compte c’est la visibilité et la lisibilité pour nos hauts fonctionnaires. Il en va de même de l’Ecole du journalisme , où déontologie rime avec professionnalisme.

 

Enfin, Paris peut contribuer à revaloriser le BIEN CULTUREL par la création des DROITS d’auteurs et droits de propriété intellectuelle , l’appui aux écrivains, artistes,danseurs, cinéastes et musiciens . En contribuant à créer un cadre et en montrant la voie légale ou la méthodologie de défendre leurs intérêts. Paris peut financer aussi des projets porteurs pour eux ou les initier à l’actionnariat.

 

SANTE ET ECONOMIE DE LA SANTE

 

Dans un pays émergent , miser sur la santé est la priorité des priorités. Posséder les outils performants de diagnostics tel que la Résonance Magnétique nucléaire (IRM) , le PET scan (imagerie nucléaire permettant de suivre l’évolution d’un cancer), la Scintigraphie et les équipements nécessaire pour tout traiter,  tous les malades au Rwanda sans , transfert à l’extérieur est un pari et un programme que la France peut honorer vis à vis du Rwanda.

 

Alors que les cliniques et les hôpitaux dans des pays modernes sont dirigés par des juristes et des économistes qui ont fait l’économie de santé ou des écoles de Gestion comme Solvay (en Belgique), en Afrique, ce sont des médecins ou pharmaciens sans notion de gestion qui gaspillent leur temps dans des tâches administratives au lieu de soigner. C’est l’incompétence (ubuskwa)initié et l’echec programmé. Même le médecin directeur , relais ou coordinateur entre l’administration et le corps médical doit être diplômé d’institut de gestion pour lui permettre d’ être un bon et responsable gestionnaire de la santé.

 

La France peut contribuer à former sur place des jeunes diplômés frais et moulus des universités locales en Économie de la Santé. Non seulement ce sera une embauche des jeunes juristes et économistes au chômage, dans tous les districts y compris dans des centres de santé, ou dans des mutuelles de santé, mais aussi une image de gestionnaire renforcée au Rwanda, notamment dans des grands hôpitaux universitaires de référence.

 

La Formation des « Médiateurs de Santé », c’est à dire, les personnes relais entre le corps médical et le patient, assistants juridiques et autres ambulanciers, pompiers ou secouristes, agents des mutuelles, dans tous les districts , peut aussi offrir de l’emploi aux jeunes demandeurs d’emploi tout en améliorant le professionnalisme et le secours rapide au malade.

 

Ce sont de tels projets qui mettent la santé au coeur de la renaissance du Rwanda.

 

LA SUFFISANCE ALIMENTAIRE

 

Kigali en créant un cadre de partnership entre les agriculteurs et éleveurs rwandais d’une part et d’autre part leurs homologues français, contribuerait à développer les districts et en faire le fer de lance de la suffisance alimentaire. Non seulement les rwandais vont moderniser leur outil de travail mais aussi ils obtiendront un « know how « , dans l’agro alimentaire et dans la conservation de matières, aliments et produits de fermes.

 

L’expérience de magasins de type « Colruyt » en Belgique et l’implantation de magasins similaires au Rwanda peut contribuer à aider les paysans à couler leur marchandise , sans se soucier de stocker eux mêmes . Car, ils livent leurs légumes , fruits et volailles aux experts de la conservation et de la distribution. C’est l’un des investissements stratégiques de lutte contre la pauvreté « mu CYARO ».

 

Voilà un autre Bien commun utile à l’harmonie , à la paix dans les pays des grands lacs et des mille collines. Car « aharaye inzara haramuka inzigo ». Ventre affamée n’a pas d’oreille et couve la haine de l’autre.

 

L’ EAU ET L’ ENERGIE

 

Les districts et les villages ont droit à l’eau potable. Les grandes villes aussi. La création des puits , l’adduction d’eau, la fabrication des sérums physiologiques, l’industrie de l’eau notamment l’industrialisation d’eau de source sont des expertises de la France. En partnership avec le Rwanda, Paris distribuera l’eau plutôt que des machettes ou des kalachnikoffs.

 

Quant à l’énergie , notamment éolienne et autre source naturelle, la France est aussi experte dans ces domaines d’intérêt mutuel bien compris. Ce sont aussi des « Biens communs » que , grâce à la France, le Rwanda peut garantir. Tandis que Paris montre une autre manière de s’investir en Afrique.

 

 

L’ ENVIRONNEMENT ET L’ECOSYSTEME

 

Kigali mise essentiellement sur le Tourisme et la faune. La conservation des forêts, la sauvegarde de l’écosystème , les tours opérateurs, les bateaux non pollueurs, les ski nautiques, sont du domaine de l’expertise française dont le Rwanda peut bénéficier. Au lieu d’accueillir une base militaire. C’est beaucoup mieux pour les deux pays et l’ expression d’une amitié durable des deux peuples.

 

CONCLUSION

 

Quelles que soient les bases sur les quelles Paris renoue avec Kigali, il y a les « non dits ». Cette repentance que la France ne souhaite pas, n’empêche pas néanmoins de contribuer à renflouer d’une façon substantielle le FONDS DES RESCAPES DU GENOCIDE au Rwanda.

 

Certes, des raisons d’État ont contribué aussi à ces retrouvailles, mais les raisons du cœur incitent à ne jamais oublier que:  «  les morts ne sont pas morts pour rien » et que « Ntabapfira gushira »: il y aura toujours des survivants qui rappellent la conscience universelle. Car, aussi : « ntabatura nk’imisozi ». Les régimes et les hommes passent, mais les institutions restent.

 

C’est aussi le devoir de tout intellectuel libre de contribuer à l’avancée de son pays « sine ira et studio », sans haine ni animosité.Prendre du recul , tirer les leçons du passé, et construire sur du solide font sortir les peuples de la stratégie de survie et les conduisent à la stratégie d’ Excellence.

 

SEMA KWELI

Posté par rwandanews.be