Les députés rwandais discutent de stratégies pour vaincre l’idéologie génocidaire

APA-Kigali (Rwanda) Des parlementaires rwandais sont actuellement en conclave d’une semaine pour plancher sur des stratégies en vue de briser l’idéologie génocidaire, encore vivace dans certaines familles rwandaises, a appris APA mardi à Kigali.

Le président de la commission parlementaire permanente sur l’unité, les droits de l’homme et la lute contre le génocide, Evariste Kalisa, a confié à APA que cette idéologie était encore ancrée dans la communauté rwandaise, quinze après les massacres historiques de 1994.

« La session des députés a pour objet d’évaluer les progrès réalisés pour unifier et réconcilier avec elle-même la société rwandaise, et d’étudier les voies et moyens d’extirper ce mal qu’est l’idéologie génocidaire », a indiqué M. Kalisa.

Il a précisé que sa commission avait jugé urgent de tenir cette rencontre suite à des rapports récents indiquant que les penchants génocidaires restaient forts dans de nombreux foyers.

« Cette semaine de retraite va permettre de mettre au point des stratégies pour ramener à la raison les tenants de telles idées, tout en facilitant la réconciliation nationale », a-t-il ajouté.

Selon M. Kalisa, la commission avait travaillé auparavant avec des écoles, où l’idéologie avait été signalée, mais cette fois-ci, elle envisage de faire la même chose avec des responsables locaux et les médias pour éduquer la société aux dangers que présente cette idéologie.

La tenue de cette retraite a été facilitée par des historiens, des généraux de l’armée et des chefs religieux pour aider les députés à proposer de meilleures stratégies en vue d’amener la société rwandaise à adopter des attitudes différentes face au génocide.

La rencontre intervient à un moment où le gouvernement vient de publier un rapport sur le crash de l’avion présidentiel, qui selon plusieurs observateurs, notamment les critiques, serait à l’origine des massacres interethniques de 1994.

Cependant, le rapport et le gouvernement rwandais ont rejeté tout lien entre le crash de cette avion et le génocide, en montrant qu’avec ou sans cet accident, le génocide avait déjà été planifié et était devenue irréversible.