24.01.10 – 08:11

Un an après la catastrophe humanitaire qui a frappé le Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), avec quelque deux millions de réfugiés chassés de leurs foyers par les combats et la violence, la situation s’améliore progressivement.

Même si quelque 100 000 Congolais vivent encore dans une quarantaine de camps répartis dans l’ensemble de la province, ont indiqué des responsables humanitaires.

« On a assisté à des retours massifs » au cours des derniers mois, a expliqué un responsable du Haut Commissariat de l’ONU aux Réfugiés (HCR), David Nthemgwe, à des journalistes belges de passage jeudi à Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu.

Cette province troublée, qui abrite encore plusieurs groupes armés congolais et étrangers, a connu jusqu’à deux millions de personnes déplacées au plus fort de la crise humanitaire, en juillet 2009, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).

Aujourd’hui, il en reste de 900 000 à un million, selon les sources. Dont environ 60 000 dans la ville de Goma (contre 140 000 auparavant), selon le HCR.

« Il y a des départs tous les jours« , a ajouté M. Nthemgwe. Mais certains résidents du camp y sont revenus, après avoir constaté que l’insécurité régnait toujours dans leur village.

Pour inciter au retour « volontaire« , le gouvernement congolais a toutefois fait réduire de moitié les rations distribuées dans les camps, pour favoriser la distribution au plus près des villages d’origine, selon certains réfugiés du camp de Mugunga-3, le dernier installé à la périphérie de Goma.

Quelque 1 700 réfugiés « vulnérables » (des personnes âgées, des femmes victimes de viols, accompagnées d’enfants et quelques hommes résignés) ou hésitant à rentrer dans leur village y sont ainsi abritées dans des conditions précaires, dans des maisons de fortune de quelques mètres carrés, dans le meilleur des cas recouverte d’une bâche donnée par le HCR. Le camp abrite également 250 pygmées, marginalisés.

Ces personnes proviennent de zones où règnent encore de l’insécurité, au nord de Goma, dans les régions de Walikale, Nyabiondo ou de Masisi – où des affrontements récents ont opposé les Forces armées de la RDC (FARDC, l’armée gouvernementale) et des milices Maï-Mai locales de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS).

A ces milices s’ajoute la présence dans la région des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), réfugiés dans l’est de la RDC depuis quinze ans et dont certains ont participé au génocide de 1994 au Rwanda voisin, malgré la traque dont ils font l’objet de la part de l’armée congolaise, avec l’aide des Casques bleus de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC).

Un déplacé vivant habituellement à 150 km de Goma se dit décidé à rentrer chez lui dès qu’il le pourra. « Mais il y a beaucoup de FDLR, qui violent, pillent et volent les vaches« , explique cet homme aux sept enfants. Il a dit aussi avoir perdu deux membres de sa famille dans les violences endémiques que connaît le Nord-Kivu depuis 1994, date de l’arrivée des Hutus rwandais chassés de chez eux par la victoire militaire du Front patriotique rwandais (FPR, au pouvoir à Kigali) après le génocide de 1994.

Belga

 

http://www.rtbf.be/info/economie/rdc-les-camps-de-refugies-du-nord-kivu-se-vident-lentement-pix-180548

Posté par rwandaises.com