L’ex-chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda, détenu depuis près d’un an au Rwanda, n’a « pas peur » d’être jugé en République démocratique du Congo (RDC) ou par la Cour pénale internationale, et se dit aussi « prêt à aller en exil », a déclaré samedi à l’AFP son avocat.
« Au tout début il demandait la liberté pure et simple, aujourd’hui Laurent Nkunda est prêt à considérer toute solution raisonnable, sauf la détention illégale », a indiqué Me Stéphane Bourgon.
Il « n’a pas peur d’être jugé à Kinshasa (…). Il n’a pas peur d’être jugé par la Cour pénale internationale (à La Haye), mais il n’y a ni mandat ni accusation de la CPI. Et il est prêt à aller en exil, il a même identifié trois Etats », a ajouté l’avocat canadien, sans vouloir nommer ces trois pays qui « ne sont pas tous en Afrique ».
Mercredi, la Cour suprême du Rwanda devait examiner une requête des avocats de Nkunda visant sa remise en liberté mais a reporté son audience au 1er mars. Il est actuellement « en résidence surveillée » dans la banlieue de Kigali selon M. Bourgon.
Ex-général déchu de l’armée congolaise, Laurent Nkunda a été arrêté le 22 janvier 2009 à Gisenyi, ville rwandaise frontalière avec Goma, dans l’est de la RDC, alors qu’il était à la tête de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), aujourd’hui ralliée à Kinshasa et dont les combattants ont été intégrés dans l’armée.
Il avait mis en déroute dans le Nord-Kivu (est) l’armée congolaise en octobre 2008 et menacé de faire tomber Goma.
Mais, à la suite d’un retournement d’alliance, les armées congolaise et rwandaise avaient lancé le 20 janvier 2009 une opération conjointe sans précédent contre les rebelles hutus rwandais dans l’est de la RDC, qui avait par ailleurs abouti à l’arrestation de Nkunda deux jours plus tard.
L’ex-chef rebelle fait l’objet d’un mandat d’arrêt délivré en 2005 par la Haute Cour mil0itaire congolaise pour désobéissance et crimes de guerre à Bukavu, capitale du Sud-Kivu (est), qu’il avait prise brièvement en juin 2004.
Il est aussi accusé par nombre d’ONG d’avoir enrôlé des enfants dans les rangs de l’ex-CNDP.
« Nous sommes toujours en pourparlers » avec le Rwanda pour une extradition de Laurent Nkunda, a déclaré à l’AFP le port-parole du gouvernement congolais Lambert Mende.
« Nous souhaitons toujours qu’il puisse venir ici répondre de ce qu’on lui reproche. Le président (congolais Joseph Kabila) a dit que tout semble indiqué que cette année nous aurons le fin mot de cette histoire, car aussi bien les Rwandais que nous, nous souhaitons vraiment qu’on mettre un terme à l’impunité dans cette région », a-t-il ajouté.
« L’exil ne serait pas une solution satisfaisante. Notre préférence est qu’il n’y ait pas d’impunité. Il y a eu des faits répréhensibles, il faut absolument qu’il (Nkunda) en réponde », a conclu M. Mende.
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Posté par rwandaises.com