(Syfia Grands Lacs/Rwanda) Contrôle des appels, interception des messages, suppression des noms dans les répertoires…. Certains couples se surveillent de très près grâce au téléphone mobile. D’autres préfèrent miser sur la confiance réciproque.

”Pourquoi lire les messages sur le téléphone de son copain ou de sa copine ? Pour contrôler s’il n’y pas une ou un autre amant(e) discret(e). Si vous ne surveillez pas, il y a des loups et des louves qui guettent pour s’emparer de votre ami(e) !” Entre étudiants de l’Université catholique de Kabgayi, au sud du Rwanda, la discussion est animée. Plusieurs d’entre eux sont conscients que la surveillance est forte au sein de certains couples, mais s’interrogent sur son utilité : ”S’il y a la paix et la confiance, pourquoi se contrôler mutuellement ?”
Deux précautions valent mieux qu’une répondront sans doute les plus méfiants. Des hommes infidèles, qui mentent pour faire de nouvelles conquêtes, sont ainsi parfois démasqués à cause de leurs portables. Après avoir lu des messages adressés à son mari, une femme de Kigali, qui avait entendu parler des relations cachées de son conjoint avec une autre femme, a rencontré cette dernière. ”Elle m’a assuré que mon mari lui avait dit qu’il était célibataire…”, raconte l’épouse trompée, ajoutant que depuis, son mari a arrêté de voir cette femme, mais que leur relation de couple s’en est trouvée détériorée.
Justin Mutabazi un habitant de Muhanga (sud) affirme que ces contrôles des appels sont nécessaires. ”Avant, une femme ou un homme pouvait entendre parler des relations amoureuses de son conjoint avec un ou une autre, mais il était difficile des les attraper. Avec le téléphone, on peut avoir plus ou moins des pistes”, dit-il. A la radio Contact FM, une femme raconte que son mari avait enregistré sa maîtresse dans son téléphone sous le nom de ‘boss’ : ”Quand il recevait son appel, il sortait au calme, loin de la maison. Il me disait que son ‘boss’ n’aimait pas le bruit. Une nuit, je l’ai suivi et je l’ai pris en flagrant délit. Il disait ‘chérie, je t’aime, bisous ‘!”

Conscience individuelle et confiance mutuelle
Les infidélités poussent certains à ne pas tolérer, ne serait-ce que l’existence de noms d’un autre sexe dans les répertoires de leurs maris ou épouses. ”J’ai été surpris quand j’ai vu qu’il restait une fille dans mon téléphone. Ma femme n’a pas pu la remarquer parce qu’elle a confondu son nom avec celui d’un garçon. Elle avait effacé tous les autres…”, explique un homme. Pas de quoi décourager les plus malins… ”Nous autres célibataires, nous avons beaucoup d’amies. Pour ne pas les frustrer, nous les enregistrons sous des noms masculins. Quand l’une parcourt le répertoire, elle ne peut se rendre compte de l’existence de telle ou telle autre”, affirment deux jeunes.
Loin de ces petites astuces, certains affirment que la conscience individuelle est le seul arbitre qui vaille. ”Les amants peuvent se donner des rendez-vous aux téléphones publics sans que personne ne s’en rende compte”, disent-ils. Umuhire Alexie, femme de Gitarama, au centre du pays, ne voit ainsi aucun intérêt à lire des messages ou à effacer des noms.”Mon mari devrait-il effacer les noms de sœurs, cousines, amies simplement parce qu’elles sont des filles ? Un homme peut n’avoir ni message ni numéro d’une fille, mais être en contact physique avec elle…”, explique-t-elle.
La confiance doit donc régner dans le couple sous peine que l’union ne se brise à la première difficulté. Des jeunes témoignent par exemple que certaines de leurs anciennes relations qui avaient mal vécu leur liaison ou leur séparation se vengent en appelant leur mari ou leur épouse à une heure avancée de la nuit pour semer le trouble dans leurs nouveaux foyers.

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Posté par rwandaises.com