Toujours sans langue de bois, la sublime comédienne revient sur ses vies privée et publique.

Toujours aussi ravissante et les pieds solidement ancrés dans le sol, Sonia Rolland est de retour à la télévison, dans une fiction où elle incarne un médecin sensuel. Un pari difficile pour l’ex-Miss France, qui dit assumer sa féminité seulement depuis la naissance de sa fille, Tess, voilà trois ans. Au cœur de la tourmente médiatique à cause des frasques récentes de son ex, un certain Christophe Rocancourt, la belle d’origine rwandaise pense aujourd’hui à son nouveau bonheur avec le comédien Jalil Laspert.

FRANCE-SOIR. Dans Affaires étrangères, vous incarnez Clara Lécuyer, une jeune femme dévouée à l’hôpital dans lequel elle travaille. Pourquoi ce rôle vous a-t-il séduite ?
SONIA ROLLAND.
J’ai beaucoup aimé son enthousiasme, le fait qu’on ne sache pas vraiment si elle est complice du meurtrier recherché. Elle est finalement une clef pour résoudre cette enquête.

Ce personnage ultra-féminin est assez éloigné du flic que vous jouiez dans Léa Parker (M6)…
Au moment de mon élection comme Miss France, j’avais 18 ans et je ne m’assumais pas du tout en tant que femme. Le rôle de Léa Parker, qui était plutôt garçon manqué, a été un soulagement pour moi. Petit à petit, je me dirige vers des personnages féminins. Je me cherche beaucoup. Je dois travailler ma sensualité, chose que je n’assume pas encore.

En décembre, Tess, votre fille de 3 ans, a découvert le Rwanda pour la première fois, lors d’un voyage humanitaire. En quoi était-ce important pour vous de l’emmener dans ce pays ?
C’est une chance de connaître ses origines et de pouvoir en parler. En tant que métisse, j’ai toujours été fière de mes origines. Alors je veux que ma fille connaisse le Rwanda pour en être fière elle aussi. Retourner là-bas me permet de garder les pieds sur terre.

Votre fille a-t-elle aimé ce pays ?
Elle a adoré. Nous avons vu plusieurs de mes tantes qui sont revenues au Rwanda. Puis elle a fait la connaissance de la nounou qui me gardait quand j’avais son âge. J’ai trouvé drôle le fait que Tess confonde toutes les mamas africaines avec sa mamie.

Comment avez-vous réagi lorsque Catherine Breillat a exposé votre vie privée dans son livre ?
Je ne suis pas pour la censure. Les gens s’expriment s’ils en ont envie. Au fond, c’est plus la situation dans laquelle elle est aujourd’hui qui m’attriste beaucoup. Sur cette affaire, je n’ai rien à dire, il y a une enquête. J’ai vraiment de la peine pour Catherine. Cela me fait mal au cœur pour elle.

Est-ce l’amie qui parle là ?
En quelque sorte. Maintenant, je comprends l’amitié que Catherine a eue pour lui (NDLR : Christophe Rocancourt) et je suis vraiment désolée pour elle. Je n’étais pas au courant de tout cela avant.

Etes-vous toujours en rapport avec Catherine Breillat ?
On commence à se reparler. C’est vraiment triste pour elle.

Comment vivez-vous votre médiatisation dans les faits divers ?
Ça me soûle. Il n’y a rien de plus fatigant moralement. On m’associe à mon ex-vie. Pour toutes les femmes, c’est désagréable d’être associée à son ex. Maintenant, j’ai ma vie à faire. C’est un peu lourd à porter tous les jours, mais je m’en fous. J’ai un vrai but dans la vie.

Lequel ?
(Elle hésite)
Que ma fille ne souffre pas de mes choix. Je me donne toujours des buts sur dix années. En 2020, j’espère que j’aurai eu un parcours dont je puisse être fière.

Vous dites qu’enfant vous avez souffert de l’absence de votre père. Ne craignez-vous pas qu’il en soit de même pour votre fille ?
J’ai toujours tout fait pour que Tess voie son papa… Maintenant, c’est un autre débat. (Elle réfléchit) J’ai de la chance que ma fille soit très équilibrée. Et ce grâce à ma famille et à mes amis qui sont très présents. Et puis j’aime quelqu’un aujourd’hui (le comédien Jalil Lespert) et il couvre ma fille d’attentions.

Comment avez-vous ressenti la tentative de votre ex-compagnon d’obtenir la garde de votre fille ?
C’était très violent. Je ne sais pas quel est son but. Pour une mère qui aime sa fille, ce n’est pas juste.

Regardez-vous toujours les élections de Miss France ?
Oui. Et je trouve que la nouvelle Miss, Malika, est très belle. Je regrette un peu les années Xavier de Fontenay.

Soutenez-vous les positions de Geneviève de Fontenay ?
Je ne suis pas aussi radicale qu’elle, mais au fond je suis d’accord. Aujourd’hui c’est presque normal de voir une femme à poil pour vendre un yaourt. On ne s’offusque plus de voir poser une Miss en maillot de bain sur une croix. Si à la rigueur c’était artistique, je respecterais cette démarche. Mais là, ce n’est pas le cas. La médiocrité de ces images me révulse. Concernant Miss Paris, je trouve cela hyper-criminel d’avoir mis des photos qui appartiennent au domaine personnel à la une d’un magazine. Cela peut gâcher la vie d’une femme. J’espère que cela donnera une leçon aux jeunes filles qui tentent cela avec leur petit copain et qui veulent se réhabiliter plus tard.

Quels sont vos projets ?
Vous me découvrirez bientôt dans Moloch tropical, sur Arte, où j’interprète un personnage très éloigné de ce que les gens attendent de moi. Je viens d’écrire le scénario d’un 6 x 52 minutes qui parle d’une psy de prison. Et j’ai un autre projet sur l’histoire d’une femme qui va découvrir toute une part de sa vie qu’elle ne connaissait pas.

Affaires étrangères, jeudi soir à 20 h 45 sur TF1.
Sonia Rolland est l’ambassadrice d’une association qui aide à la reconstruction matérielle, sociale et psychologique des enfants d’Afrique, en particulier ceux du Rwanda et du Burundi (www.maisha-africa.com).

Edition France Soir du jeudi 7 janvier 2010 page 24

 

Par Loïc Torino-Gilles,

 http://www.francesoir.fr/television/2010/01/07/sonia-rolland-miss-france.html

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