KIGALI — Trois partis rwandais de l’opposition, dont un seul est agréé par le gouvernement, ont créé une plate-forme dans le but de mieux faire entendre leur voix « devant l’opinion publique nationale et internationale », ont-ils annoncé dans un communiqué transmis dimanche à l’AFP.

Appelée « Conseil de concertation permanente des partis d’opposition (CCP) », cette plate-forme comprend les Forces démocratiques unifiées (FDU), le Parti démocratique vert du Rwanda et le Parti social Imberakuri (le partisan de la vérité, en langue rwandaise).

Seul ce dernier est reconnu par les autorités rwandaises tandis que les deux autres tentent encore actuellement d’obtenir leur enregistrement dans la perspective de la présidentielle prévue en août prochain.

« L’objectif principal est de définir des positions communes et de conduire ensemble des actions de plaidoyer et de lobbying politique devant l’opinion publique nationale et internationale », indique le communiqué.

« Les domaines de collaboration communs sont pour le moment, le processus d’enregistrement des partis politiques, la diplomatie, l’information, la communication et l’accès équitable aux médias publics ainsi que la justice », poursuit le texte.

Les trois formations politiques affirment avoir décidé d’unir leurs efforts « devant les

nombreux obstacles administratifs et judiciaires dressés par le pouvoir en place afin d’empêcher les partis politiques de se faire enregistrer formellement ».

Elles dénoncent « un nombre croissant de menaces, d’agressions et de harcèlements subis par l’opposition à l’approche de l’élection présidentielle ».

« Le seul parti (d’opposition) agréé jusqu’à ce jour (le Parti social Imberakuri) est freiné dans son travail politique sur le terrain et ne peut accéder ni aux populations, ni aux médias publics », affirment les signataires.

Le communiqué est signé par Victoire Ingabire Umuhoza, présidente des FDU, Bernard Ntaganda, président du Parti social, et Frank Habineza, président du Parti démocratique vert.

Depuis son retour au pays le mois dernier pour faire enregistrer son parti, Mme Ingabire, une Hutu, est accusée de véhiculer dans son discours l’idéologie génocidaire, une allégation gravissime dans ce pays encore traumatisé par le génocide de 1994 qui a fait, selon l’ONU, près de 800.000 tués, essentiellement au sein de la minorité tutsi.

Elle a même déjà été interrogée par la police rwandaise, et l’un de ses collaborateurs a été arrêté. La même accusation est portée contre M. Ntaganda qui a déjà eu à s’en expliquer devant le Sénat.

Une élection présidentielle est prévue en août 2010 au Rwanda, à laquelle devrait participer le président sortant Paul Kagame, dont le Front patriotique rwandais (FPR) avait mis fin en 1994 au génocide.

Depuis lors au pouvoir, M. Kagame avait été élu président du pays en 2003 lors de la première élection présidentielle post-génocide.

 

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Posté par rwandaises.com