– Un homme de troupe de l’ancienne armée rwandaise a affirmé mercredi au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) que des civils rwandais et burundais avaient reçu un entraînement militaire, quelques mois avant le génocide, au camp Gabiro, dans l’est du pays.

Augustin Habakubaho, qui avait alors le grade de soldat de première classe, a néanmoins nié que des soldats français y aient joué un rôle.

Le témoin était cité pour la défense de Jean Baptiste Gatete, ancien maire de Murambi et ancien directeur au ministère de la Famille et de la promotion féminine, qui est notamment accusé de s’être entendu avec des militaires pour commettre le génocide dans l’est du Rwanda.

«Des Interahamwe y ont été entraînés (…) entre fin 1993 et début 1994 ; j’en ai été témoin ; je connais les instructeurs qui ont dispensé l’entraînement », a affirmé l’ancien militaire, précisant que ces miliciens se chiffraient à « 300 ou 400 personnes ».

« Je me suis entretenu avec eux, ils m’ont dit qu’ils venaient de Kigali », a-t-il poursuivi.

A Drew White, du bureau du procureur, qui lui demandait si des soldats français avaient participé à cette formation, il a répondu par la négative. « Cela n’est pas exact », a-t-il dit.

Toujours selon Habakubaho, un groupe de « 100 à 150 civils burundais » a également bénéficié d’un entraînement militaire au camp Gabiro, après les miliciens rwandais.

Niant que ces civils rwandais ou burundais aient reçu des armes au terme de la formation, il a admis que cet entraînement n’aurait pas pu se faire à l’insu du commandant du secteur Mutara, le lieutenant-colonel Léonard Nkundiye – décédé- dont l’état-major était basé au camp Gabiro.

Ce témoignage n’est cependant pas entré au cœur des allégations factuelles contre Gatete.

Pendant le génocide de 1994, l’accusé était directeur au ministère de la Famille, un poste auquel il avait été nommé une année auparavant après avoir dirigé d’une main de fer sa commune natale Murambi, qui abritait le camp Gabiro et faisait partie de la préfecture de Byumba (nord-est).

Le procureur soutient néanmoins que Gatete continuait d’exercer son influence sur la police communale, les milices et les gendarmes, non seulement dans la préfecture de Byumba, mais aussi dans celle, voisine, de Kibungo (est). Ce que nie l’inculpé.

ER/GF

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Posté par rwandaises.com