Le gouvernement congolais a accusé la Mission des Nations Unies de ne pas avoir su arrêter ce qu’il a qualifié de « carnage », dimanche dernier à Mbandaka, la capitale provinciale de l’Equateur.
Cette accusation est intervenue lors de l’attaque d’insurgés au cours de laquelle une dizaine de civils ont trouvé la mort.

Une attaque qui ne devrait pas remettre en question le calendrier de retrait de la Monuc établi par les autorités.

Le gouvernement a par ailleurs indiqué que des députes provinciaux et nationaux de l’opposition étaient liés aux assaillants.

La Monuc avait la possibilité d’arrêter le carnage mais ne l’a pas fait… c’est en ces termes que s’est exprimé le ministre de l’Information Lambert Mende.

Explication : lorsque les assaillants ont débarqué à Mbandaka, ils ont abattu un civil, je cite « au nez et a la barbe » des casques bleus qui ne sont pas intervenus.

Et le porte-parole du gouvernement de renchérir : cela questionne sérieusement la méthodologie de mise en œuvre par la Monuc de sa mission consistant à protéger les civils.

Lambert Mende a finalement accusé la mission onusienne de non-assistance à personne en danger.

La Monuc n’a pas encore réagi à ces propos.

Le gouvernement, qui reconnaît toutefois l’appui positif des casques bleus aux soldats congolais lors de la reprise de l’aéroport de Mbandaka lundi matin, ne changera donc pas sa décision de voir la Monuc retirer ses troupes de la partie ouest du pays à partir de la fin juin.

Qualifiant de succès l’opération de ratissage des FARDC, les autorités ont également récompensé six officiers pour leur courage.

A l’inverse, trois soldats ont été demis de leur fonction pour « lâcheté » tandis que deux autres ont été arrêtes pour pillage.

Tous doivent comparaitre devant la justice militaire.

Le porte-parole du gouvernement a également indiqué, sans pour autant donner de noms, que des députes de l’opposition étaient impliqués dans l’insurrection.

Il a confirmé l’arrestation d’Oscar Molambo, député provincial MLC, le mouvement de Jean-Pierre Bemba, actuellement devant la Cour Pénale Internationale de La Haye.

Joint par téléphone, le secrétaire-général du MLC, Francois Mwamba a rejeté ces accusations et a dénoncé l’incapacité du gouvernement à restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire.

Se disant pas surpris par les événements de Mbandaka, Francois Mwamba a dénoncé l’arrestation d’un parlementaire MLC indiquant attendre des explications du premier ministre au Parlement.

Thomas Fessy
BBC Afrique, Kinshasa

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Posté par rwandanews.be