by Dan on Wednesday, human rights watch

APA-Kigali (Rwanda) Le gouvernement rwandais a défendu mardi la décision des services de l’immigration d’expulser du pays la représentante de Human Rights Watch, Carina Tertsakian, le 24 avril, pour anomalies dans son dossier de demande de visa. Le permis de travailler au Rwanda a été refusé au représentant de HRW après l’expiration d’un délai de grâce de 90 jours qui a expiré le 25 avril dernier.

Le ministre des Affaires étrangères, par ailleurs porte-parole du gouvernement, Louise Mushikiwabo, qui tenait un point de presse sur la question a déclaré que le service des visas était chargé de vérifier l’authenticité et la gravité du délit.

“Qu’il s’agisse d’un militant des droits de l’homme ou de toute autre personne désirant obtenir un visa de travail, le service des visas a le devoir de vérifier l’authenticité des documents présentés et de proposer des solutions aux anomalies ou déterminer la gravité du délit commis en cas de suspicion”, a indiqué Louise Mushikiwabo.

Selon elle, le directeur de Human Rights Watch avait abusé de ses pouvoirs en écrivant au président Paul Kagamé, au grand dam des services compétents, en proférant des menaces et en fixant une date limite pour la délivrance d’un permis de travail pour sa représentante. “Cette action peut être interprétée que comme un manque d’estime que nourrit depuis toujours cette organisation vis-à-vis du Rwanda”, a estimé Louise Mushikiwabo.

Elle a fait aussi remarquer que les services de l’immigration dans d’autres pays refusaient des visas aux étrangers et n’avaient pas à s’expliquer sur leurs actes, mais il a été demandé au Rwanda de se justifier. Montrant sur Power Point, un spécimen des anomalies notées dans le dossier de demande de visa, le Directeur général des services de l’immigration, Anaclet Kalibata, a déclaré que ces anomalies étaient graves mais que Human Rights Watch n’en avait cure . Sur les images montrées, il y avait des signatures différentes de la même personne, alors que son contrat était postdaté, indiquant qu’elle avait signé son contrat pour octobre 2010.

Le 11 mars, Carina Tertsakian se faisait annuler son premier permis pour cause d’incohérence dans ses documents. Les services de l’immigration avaient estimé que les signatures sur ses documents semblaient avoir été falsifiées et il lui a donc été demandé de faire une autre demande. Mais le 23 avril, des officiels de la Direction générale de l’immigration avaient fait comprendre à Tertsakian qu’elle n’obtiendrait pas de visa. HRW avait indiqué, dans un communiqué publié samedi, que “la décision du gouvernement rwandais de refuser le visa à la représentante de HRW à Kigali était le signe de la poursuite des restrictions des libertés d’expression au Rwanda, en vue des élections présidentielles prévues en aout prochain”.

HRW a également indiqué qu’elle ferait appel de la décision de Kigali et qu’elle allait poursuivre ses actions en faveur des droits humains au Rwanda. Le siège de Human Rights Watch à New York avait certifié par écrit, l’authenticité de tous les documents et signatures, mais les officiels de l’immigration avaient jugé que leurs arguments étaient peu convaincants . Selon HRW, les officiels rwandais n’avaient même pas essayé de contacter son siège ou les personnes dont les signatures étaient incriminées. En revanche, les autorités chargées de l’immigration avaient refusé de présenter leur décision par écrit. Elles ont expliqué à Tertsakian qu’en tant que citoyenne britannique, elle ne pouvait pas rester dans le pays, au-delà du délai légal de 90 jours, qui expirait le 24 avril.

Dans le même temps, la justice envisageait la possibilité de poursuivre la représentante de HRW pour usage de faux documents mais le Procureur général, Martin Ngoga, avait été disqualifié par HRW pour sa responsabilité dans les anomalies notées sur les documents.

 

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Posté par rwandaises.com