– Source Reuters

Umaru Yar'AduaLe président nigérian Umaru Yar’Adua, éloigné du pouvoir depuis des mois par la maladie, est mort mercredi soir à l’âge de 58 ans. Umaru Yar’Adua n’avait plus été vu en public depuis novembre 2009. Le gouvernement a fait savoir qu’il s’était éteint dans sa résidence présidentielle.

Souffrant de problèmes rénaux depuis des années, il s’était rendu fin 2009 en Arabie saoudite pour y soigner une péricardite, inflammation de la membrane enveloppant le cœur.

Yar’Adua, qui était rentré au Nigeria en février, n’exerçait plus ses fonctions et son vice-président, Goodluck Jonathan, avait officiellement été chargé d’assurer l’intérim le 9 février.

Suivant la Constitution, ce dernier, qui est âgé de 53 ans, va être proclamé président de la nation la plus peuplée d’Afrique et mènera l’actuel mandat présidentiel à son terme, en avril 2011.

La présidence a annoncé que Yar’Adua serait inhumé jeudi dans son Etat natal de Katsina (nord). « La nation est en état de choc, la nation est en deuil. Le président provisoire a décrété sept jours de deuil pendant lesquels le drapeau nigérian sera amené à mi-mât », a précisé le porte-parole de la présidence, Ima Niboro.

TOURNANT HISTORIQUE

Né le 16 août 1951 à Katsina, une ville du nord du Nigeria, Umaru Yar’Adua était issu d’une famille très impliquée dans la vie politique du pays.

Son père avait été ministre dans le premier gouvernement formé après l’indépendance, en 1960 ; son frère était numéro deux du gouvernement militaire dirigé par Olusegun Obasanjo entre 1976 et 1979. Chimiste de formation, Yar’Adua s’était à son tour lancé en politique après un détour par le monde des affaires.

Elu gouverneur de l’Etat de Katsina en 1999, il avait été désigné en 2007 candidat du Parti démocratique du peuple (PDP) par le président Olusegun Obasanjo, dans l’incapacité constitutionnelle de briguer un troisième mandat successif, pour lui succéder.

Son triomphe à l’élection présidentielle d’avril 2007 avait été entachée par des accusations de bourrage des urnes et de pratiques d’intimidation des électeurs, dénoncés par l’opposition et les observateurs de l’Union européenne.

Mais son arrivée à la présidence marquait un tournant dans l’histoire du Nigeria indépendant, parsemée de coups d’Etat militaires : pour la première fois, le pouvoir passait d’un président civil à un autre.

Avant sa victoire, ses détracteurs affirmaient qu’Yar’Adua serait une « marionnette » d’Obasanjo. « Je serai aussi indépendant que le permet la Constitution de 1999 », répondait-il.

A sa prise de fonction, en mai 2007, Yar’Adua s’était engagé à poursuivre la politique de libéralisation économique initiée par son prédécesseur. Il avait également dressé une liste de « priorités nationales » couvrant notamment le renforcement des approvisionnements en énergie, la relance de l’agriculture, la réduction de l’insécurité alimentaire, la lutte contre la corruption et l’amélioration du niveau de l’enseignement.

Mais ses séjours fréquents à l’étranger pour raisons de santé avaient progressivement sapé la confiance placée dans sa présidence.

La principale réalisation de sa présidence est à chercher dans le Delta du Niger, cœur de l’industrie pétrolière et gazière du pays. La proposition d’amnistie qu’il avait présentée en 2008 aux groupes armés a conduit des milliers de miliciens à déposer les armes et permis à cette région de connaître plus de six mois d’un calme relatif.

Le Mouvement pour l’émancipation du Delta du Niger (MEND), principale organisation militante de la région, s’est dit attristé par l’annonce de sa mort.

 

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Posté par rwandaoises.com