Afficher l'image en taille réelleBEIJING, 15 juin (Xinhua) — La présence croissante de la Chine en Afrique représente une transformation économique et sociale historique pour le continent africain, indique un projet de recherche dirigé par l’Afrique intitulé « la Chine en Afrique ».
« Dans les régions où sont étroites les relations économiques avec la Chine, nous avons vu une croissance accélérée et des conditions sociales améliorées », a déclaré Philip Idro, un expert des relations économiques sino-africaines.
La recherche, menée par des experts africains et sponsorisée par la Fondation Rockefeller, a montré que la coopération économique avec la Chine a apporté une croissance des revenus, un accès accru aux biens de consommation et à la technologie, et le développement des soins médicaux, de l’éducation et des infrastructures pour les pays africains.

Un autre résultat important de la recherche est que « Chaque fois que l’économie chinoise grandit, l’économie africaine grandit. Chaque fois que l’économie chinoise stagne, l’économie africaine stagne. Nous appelons ce phénomène le ‘nouveau couplage' », a-t-il ajouté Philip Idro, qui était ambassadeur d’Ouganda en Chine de 1999 à 2005, lors d’une interview accordée lundi à l’Agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle).

« Ce couplage indique que si l’Afrique veut se développer, elle doit se lier avec la Chine, et que la Chine doit également se lier avec les pays africains, non seulement pour les matières premières, mais aussi beaucoup d’autres choses », a-t-il souligné.

Les entreprises chinoises ne font pas que s’intéresser aux ressources naturelles africaines, elles pavent des routes, construisent des ports, des écoles, des ponts et des stades, implantent des usines et posent des câbles de télécommunications, a-t-il ajouté.

Les investissements ont créé « un tremplin pour créer des emplois dans la fabrication, l’exploitation minière et la construction en Afrique. De plus les nouvelles installations de formation et de recherche contribuent également au transfert de compétences et de technologie », explique le document.

Les chercheurs ont également trouvé que les investissements chinois aidaient les économies africaines à diversifier le traitement des exportations locales et que la coopération agricole contribuait à l’augmentation de la production et de la productivité.

« Les différences apportées par la participation de la Chine sont une indication que l’approche de la Chine vers le développement des relations économiques avec l’Afrique est réussie et gagnant-gagnant », a déclaré Idro.

« En développant les relations économiques avec l’Afrique, la Chine a toujours en vue le concept de ‘croissance’. C’est un sujet délibéré et urgent en Chine, il est encore plus urgent pour les pays africains, » a-t-il ajouté.

« L’Europe sait que nous avons besoin de croissance, les Etats-Unis savent aussi que nous avons envie de croissance, mais ils n’ont pas la même urgence que nous, c’est ainsi qu’ils mettent en premier la démocratie et d’autres sujets politiques, mais ce que nous voulons c’est la croissance car nous sommes convaincus que la croissance amènera la démocratie et la paix, » a indiqué Idro.

Par ailleurs, les pays africains peuvent s’inspirer du développement de la Chine. « Prenons l’agriculture comme exemple, les pays africains peuvent appliquer de nombreuses technologies que la Chine a déjà adoptées afin de renforcer la productivité agricole, » a-t-il noté.

En ce qui concerne les marchandises bon marché « Made in China » et les infrastructures construites par les Chinois, la présence de la Chine en Afrique a également suscité des plaintes parmi certains de ses habitants, y compris des ouvriers et des patrons des usines.

« Il est vrai que certains fabricants africains se plaignent, parce qu’ils ne sont pas en mesure de se rivaliser avec leurs homologues chinois qui travaillent si dur et les travailleurs craignent également de perdre leur emploi à cause des produits chinois bon marché, » a remarqué Idro.

« Or, de nombreux consommateurs, qui n’avaient pas assez de moyens pour s’offrir de tels produits à cause de leur accès limité aux biens de consommation, en sont contents. Il faut donc considérer les avantages et les inconvénients », a déclaré Idro.

Quant aux accusations que « la Chine a envie d’être le premier profiteur des ressources africaines et elle ne s’intéresse qu’à cela », Idro a estimé que ces accusations étaient injustes car « la Chine ne domine guère les secteurs de pétrole et du gaz en Afrique ».

« Les investissements chinois dans les industries de pétrole et de gaz en Afrique représentent un seizième du total de ce secteur dans le monde », a-t-il indiqué, en citant des statistiques officielles publiées par la Chine et l’Afrique.

Il faut bien remarquer que la Chine achète du pétrole en Afrique d’une façon différente des pays occidentaux: elle associe souvent ses contrats de pétrole à des prêts pour des projets d’infrastructure, alors que les pays développés et des institutions financières internationales ont largement abandonné les projets d’infrastructures en Afrique depuis les années 1970, indiquent les recherches d’Idro.

Cela étant, les relations économiques entre la Chine et des pays africains peuvent toujours être améliorés, suggère le projet des recherches sur la « présence de la Chine en Afrique ».

« Les communautés africaines n’ont pas développé de stratégie puissante et cohérente en matière de relations avec la Chine, tandis que la Chine a toujours un concept général, » a indiqué Idro.

Ces recherches proposent que tous les pays africains doivent élaborer des stratégies nationales intégrées pour discuter avec leurs partenaires chinois, inscrire ces stratégies dans des plans de développement à long terme et les baser sur un agenda du mode de transformation économique.

« Les relations entre la Chine et l’Afrique sont encore très jeunes, et tous ces problèmes peuvent être réglés si les deux parties gardent l’esprit ouvert et sont honnêtes l’une vis-à-vis de l’autre » a-t-il conclu.

Publié le 2010-06-15 18:56:09


Visiter le site de: Xinhuanet

Posté par rwandaises.com