YAOUNDE — Le Burundi projette de construire un chemin de fer en direction du Rwanda et de la Tanzanie pour le transport du nickel en voie d’exploitation dans ce pays d’Afrique centrale enclavé et secoué par une longue guerre civile d’environ 15 ans (1993-2007), a confié à Xinhua à Yaoundé le ministre burundais des Transports, des Postes et des Télécommunications, Philippe Njoni.

« Le Burundi a pris du retard pour l’exploitation de ses richesses naturelles. D’abord, il a préféré commencé par les recherches. Et les recherches aujourd’hui prouvent que le sous-sol du Burundi est riche, surtout de nickel. Le nickel burundais a une teneur prouvée qui est proche de celui de la Nouvelle-Calédonie », a-t-il indiqué.

« Aujourd’hui, c’est une matière première qui est très recherchée sur le marché mondial. Et beaucoup de sociétés privées commencent à s’intéresser à ce nickel-là. Nous sommes en train de d’envisager la construction d’infrastructures hydrauliques pour pouvoir trouver de l’énergie », a-t-il poursuivi.

Enclavé, ce petit pays d’une superficie de 27.830 km2 dépend de ses voisins, en l’occurrence le Rwanda, la Tanzanie et la République démocratique du Congo (RDC), pour ses échanges commerciaux avec l’extérieur. Par exemple, « l’essentiel de l’ énergie consommée au Burundi provient de la République démocratique du Congo », note M. Njoni.

Idem pour les matériaux de construction achetés en Tanzanie, au port de Dar es-Salaam, prévu pour permettre le transport du nickel et des produits dérivés à travers le chemin de fer annoncé.

« Des fois, quand nous sommes en difficulté, nous importons aussi du sucre de Malawi, dans le cadre du COMESA [ndlr : marché commun de l’Afrique de l’Est] », informe en outre le ministre des Transports.

Et pour l’exportation, « du côté de l’Est, mentionne-t-il encore, c’est beaucoup plus les produits pétroliers que nous faisons passer, aussi le café, le thé et les produits d’horticulture ». Pour lui, « le fait que nous soyons enclavés fait qu’on est obligés de traverser beaucoup de postes-frontières ». De fait, « une des missions de nos dirigeants est de briser ces barrières tarifaires et non tarifaires et de construire des postes-frontières communs pour résoudre les coûts de transport ».

A en croire le ministre, le Burundi ne dispose pas de beaucoup de ressources minérales pour se doter d’une industrie propre au pays. Mais, outre son nickel, il compte par ailleurs se lancer dans la mise en valeur d’une autre matière première de grande importance : l’or, encore exploité de façon artisanale.

« On est en train de voir dans quelle mesure les sociétés plus habilitées pourraient commencer l’exploitation industrielle. Parce qu’il n’y a pas de raison qu’au Congo voisin et en Tanzanie on exploite cette ressource de façon industrielle et qu’au Burundi on ne puisse pas le faire », annonce Philippe Njoni.

« Nous pensons que d’ici 2014-2015 ce chemin de fer pourra être opérationnel et cette ressource pourra apporter une plus value à l’ économie burundaise », affirme le ministre des Transports.

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Posté par rwandanews.be