La police rwandaise a arrêté des dizaines de manifestants de l’opposition jeudi. Cette vague d’interpellation a eu lieu alors que le président Paul Kagamé, qui briguera un second mandat le 9 août, déposait son dossier devant la Commission électorale nationale.

Un porte-parole de la police a déclaré que de 20 à 30 personnes avaient été arrêtées pour avoir provoqué des troubles dans la capitale Kigali. Il a ajouté que Bernard Ntaganda, candidat à l’élection présidentielle pour le compte du Parti social Imberakuri (PS-Imberakuri), avait été mis en garde à vue jeudi matin.

Par la suite, le porte-parole de la police a indiqué à Reuters que le candidat risquait d’être poursuivi pour « divisionisme fondé sur l’ethnicité, rassemblement sans autorisation, constitution de groupes de personnes soupçonnées d’être des criminels et tentative de meurtre ».

Il serait soupçonné d’être derrière un complot visant à assassiner en début d’année Christine Mukabunani, cheffe de file d’un groupe dissident de son parti PS Imberakuri. « Il (Ntaganda) n’a pas encore été inculpé, nous continuons à l’interroger et à rassembler des preuves », a dit le porte-parole de la police.

Idéologie génocidaire
Victoire Ingabire, une autre candidate de l’opposition – qui est par ailleurs inculpée de promotion de l’idéologie génocidaire et d’appartenance supposée à une organisation terroriste – a déclaré que des membres de son parti, les Forces démocratiques unies, avaient été mis en garde à vue alors qu’ils participaient à une manifestation pacifique à Kigali.

« Je pense que plus de 100 (personnes) ont été arrêtées », a-t-elle dit à Reuters par téléphone. Un journaliste de Reuters a assisté devant le ministère de la Justice à l’arrestation de plusieurs partisans de Victoire Ingabire.

Les Forces démocratiques unies, ainsi que le Parti démocratique vert ont appelé à un report de l’élection présidentielle du 9 août afin qu’ils puissent satisfaire aux conditions techniques requises pour enregistrer leur participation au scrutin. Jusqu’ici, ce sont les deux seules formations qui n’ont pas pu s’enregistrer.

Parallèlement à ces événements, le président Kagamé s’est enregistré auprès de la commission électorale. Le chef de l’Etat sortant, qui devrait largement l’emporter le 9 août, a été élu à la présidence du Rwanda en 2003 mais les observateurs estiment qu’il dirige le pays de facto depuis 1994, lorsque l’armée rebelle qu’il menait a mis fin au génocide des Tutsis.

(ats / 25 juin 2010 05:17)

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