L’anglais indispensable pour le travail
« Je suis le seul professeur de français dans cet établissement qui compte 16 classes, et j’ai 36 séances de 40 minutes chacune par semaine. C’est fatigant ! », reconnaît Déogratias Maniriho, payé 100 $ par mois, un salaire décidé par le conseil des parents d’élèves. Les villes sont privilégiées ; en campagne seules de rares écoles enseignent le français. Car les enseignants qualifiés manquent, de même que les livres et l’enseignement se limite parfois à quelques mots usuels.
Certains se débrouillent seuls comme Pascal Mwalienga qui a appris le français sur le tas. « Je voyais des gens venir ici en Tanzanie, ne connaissant ni l’anglais ni le swahili. L’idée m’est venue d’entrer en contact avec les francophones burundais. Actuellement, je traduis les deux langues et si je le fais pour une personne bienveillante, je gagne quelques sous », affirme-t-il en souriant.
Au Burundi voisin, l’anglais est enseigné à partir de la 1ère année primaire. Mais comme en Tanzanie, le manque de matériel didactique et d’enseignants qualifiés pour le primaire se fait sentir. Au secondaire, les écoles sont mieux équipées et les élèves apprennent correctement cette langue, même si les occasions de la pratiquer sont rares. Aujourd’hui, les élèves ne sont pas les seuls à apprendre l’anglais car beaucoup de gens sont convaincus que savoir les deux langues est indispensable à l’intégration à la Communauté est-africaine.
Une obligation pour de nombreuses professions
Les commerçants, c’est pour faciliter leurs affaires. « Moi, quand je vais en Ouganda, je dois payer un interprète pour communiquer avec mon fournisseur », précise Rita Habonimana, une commerçante qui s’efforce d’apprendre l’anglais commercial pour diminuer les dépenses. Les taximen et les motards qui transportent des voyageurs et les touristes…ont intérêt à connaître les deux langues pour faciliter leur travail. Et puis, « quand il y a appel d’offres, les organisations non gouvernementales posent comme condition, de connaître l’anglais ou le français ou alors les deux à la fois », informe un chauffeur.
Quant aux militaires et policiers, ils n’ont pas le choix car ils sont toujours en contact avec les voyageurs, tant francophones qu’anglophones. « Pas moyen de faire autrement, affirme un officier de la police burundaise. Nous, nous sommes obligés de connaître l’anglais et le français, intéressés ou pas ».
Les gens qui veulent apprendre suivent des cours du soir dans les centres de formation comme l’Y.E.E. (Youth English Education) à Ngozi qui enseigne l’anglais et aussi le swahili, une langue comprise dans tous les pays de la Communauté Est africaine.
par Audace Nimbona
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Posté par rwandaises.com