WASHINGTON — La Maison Blanche a salué vendredi la tenue de l’élection présidentielle au Rwanda, notant des « progrès » démocratiques de ce pays, mais a aussi dit avoir fait part à Kigali de ses « inquiétudes » concernant des « événements dérangeants » lors de la campagne.

« Nous félicitons les Rwandais pour leur élection présidentielle le 9 août. Nous prenons acte des résultats officiels tels que communiqués par la Commission électorale nationale, selon lesquels le président Paul Kagame a obtenu sa réélection avec environ 93% des voix », a indiqué le porte-parole du Conseil américain de sécurité nationale, Michael Hammer.

« Nous restons toutefois inquiets, en raison d’une série d’événements dérangeants avant l’élection, dont la suspension de deux journaux, l’expulsion d’un spécialiste des droits de l’Homme, l’interdiction faite à deux partis d’opposition de prendre part à l’élection, et l’arrestation de journalistes », a précisé M. Hammer dans un communiqué.

« La démocratie, ce n’est pas seulement organiser des élections. Une démocratie reflète la volonté du peuple, les voix des minorités y sont entendues et respectées, les candidats se présentent sur un programme sans menaces ou intimidations, la liberté d’expression et la liberté de la presse sont respectées », a fait valoir le porte-parole.

Ce dernier a reconnu que l’histoire récente du Rwanda, en particulier le génocide de 1994, avait provoqué « des difficultés énormes ». « Les progrès du Rwanda ont été remarquables », a-t-il dit. Mais « la stabilité et la prospérité (…) du Rwanda seront difficiles à soutenir en l’absence de débat politique élargi », selon lui.

« Nous avons exprimé nos inquiétudes au gouvernement du Rwanda, et nous espérons que ses dirigeants prendront des mesures pour plus de démocratie dans l’exercice du pouvoir, davantage de respect pour les opinions de l’opposition et des minorités », a conclu M. Hammer.

Paul Kagamé, au pouvoir depuis le génocide de 1994 et sans véritable opposition, a triomphalement remporté mercredi l’élection présidentielle avec 93% des voix. Le scrutin s’est déroulé sans incident notable.

Opposants en exil et organisations de défense des droits de l’homme dénoncent toutefois régulièrement le caractère répressif et ultra-autoritaire du régime.

Ces reproches se sont accrus alors que se multipliaient les signes de tension à l’approche de la présidentielle: une série de trois attaques à la grenade à Kigali entre février et mai qui ont fait au moins quatre morts, les meurtres d’un journaliste et d’un opposant en juin, et des « menaces, agressions et actes de harcèlement » contre l’opposition, selon l’organisation Human Rights Watch (HRW).

 

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Posté par rwandaises.com