Une vue du lac Kivu depuis le Rwanda

Le ministre des Hydrocarbures, Célestin Mbuyu, s’est présenté, mercredi 10 novembre devant la plénière de l’Assemblée nationale pour répondre à la question d’actualité du député Bapolisi sur la menace que présente le gaz carbonique du lac Kivu sur pour les populations riveraines des provinces du Nord et Sud-Kivu. Les députés voulaient connaître les mesures prises par le Gouvernement pour éviter un drame dans les Kivu.

Les craintes exprimées par l’auteur de la question d’actualité, le député Bapolisi, se fondent sur les conclusions de la réunion tenue en janvier 2010 par les chercheurs et membres du centre volcanique de Goma à Gisenyi au Rwanda.

A en croire les chercheurs, le lac Kivu contient actuellement 300 kilomètres cubes de dioxyde de carbone et 60 kilomètres cubes de méthane. Des quantités de gaz qui se répandent dans l’atmosphère par des cheminées volcaniques.

Une grande concentration de gaz se forme dans des couches d’eau situées à 80 mètres de profondeur en raison des fortes pressions qui s’exercent.

Des mouvements géologiques ou volcaniques pourraient perturber ces eaux profondes et cela pourrait laisser les gaz s’échapper. Ce qui causerait la mort par asphyxie de plus de 2 millions de personnes dans les Kivu, dans l’est de la RDCongo et au Rwanda voisin.

L’explosion redoutée du gaz carbonique occasionnerait une catastrophe semblable à celle qui s’était produite le 21 août 1986 dans le lac Nyos, au Cameroun et dans l’océan Indien. Celle-ci avait causé la mort de 1 million 700 mille personnes et des dégâts écologiques considérables. Pourtant, selon les experts, le lac Kivu contient du gaz 300 fois supérieur à celui du lac Nyos.
Exploitation du Gaz méthane

Le ministre Mbuyu a indiqué que le Gouvernement travaille pour empêcher une telle catastrophe.

Selon lui, l’exécutif congolais a mobilisé des moyens et s’emploie également à l’élaboration des textes juridiques.

Un projet d’exploitation du gaz méthane en vue de produire de l’énergie électrique existe et traîne les pieds. Célestin Mbuyu s’est aussi exprimé là-dessus.

Célestin Mbuyu

« Nous avons mis en place trois millions d’euros pour réaliser une expertise au lac. Ils ont mis le doigt sur le problème réel. Sans le gaz méthane, le dioxyde de carbone est quasiment inoffensif. Il faudra extraire cet élément. C’est une question d’intérêt national. Il s’agit du bien-être de la population. L’extraction devra se passer de manière sécurisée afin de supprimer tout risque d’explosion.»

Août 2010, le ministre de l’Environnement, José Endundo avait reconnu que la Banque mondiale avait accordé 3 millions de dollars pour le dégazage du lac Kivu et que toute la procédure devait être suivie pour le décaissement de ce fonds.

Le ministre Endundo avait assuré qu’une commission interministérielle composée des délégués de son ministère et celui des Hydrocarbures était mise en place pour étudier ce projet.

José Endundo

«J’avais obtenu un accord des principes de trois millions des dollars pour faire le dégazage du dioxyde des carbones dans le golf de Kabuno. Comme il y a eu un accord de la Banque mondiale, il faut ensuite qu’il y ait un conseil d’administration de cette même Banque. Cet argent, nous devons l’utiliser avec des principes de la Banque mondiale. »

En juillet 2009, la RDC et le Rwanda avaient signé, à Kinshasa, un avenant pour l’exploitation commune du gaz méthane du Lac Kivu en vue de produire de l’énergie électrique d’une capacité de 200 mégawatts.

Dans l’accord, les deux pays s’étaient convenus de se partager 100 mégawatts, chacun, pour résoudre le déficit en électricité dans cette partie de la Région des Grands Lacs.

 

http://radiookapi.net/actualite/2010/11/11/celestin-mbuyu-interpelle-sur-les-dangers-du-gaz-du-lac-kivu/

Posté par rwandanews