Il est vrai que le Président Kagame ait parfois un langage trop coloré… Mais il n’est pas moins vrai que certains s’acharnent à faire tout ce qui est humainement possible pour l’inspirer, et tant pis s’il leurs trouve des qualificatifs taillés sur mesure.

Le qualificatif de Kigarasha était sans aucun doute peu indiqué pour désigner un homme qui dans le passé avait œuvré à la renaissance du Rwanda, et quand bien même il lui serait arrivé malencontreusement de penser et d’agir en Kigarasha, beaucoup se serait alors discrètement forcé de détourner leurs regard, le temps qu’il se ressaisisse. Mais il se fait que Monsieur Gahima n’en donne pas l’occasion. Incapable de se retenir, Il persiste et signe constamment: Kigarasha Nganda ya Tatu.

Début Decembre, il se croit obligé d’étaler le vide de sa pensée en racontant è Colette Braeckman les raisons de sa défection pour ne pas dire de son renvois : Kagame ne supporte pas qu’un autre de ses proches devienne trop connu, trop populaire : « c’est pour cela que James Kabarebe qui était chef d’Etat-major est devenu ministre de la Défense et n’a plus de prise sur l’armée, que Rose Kabuye, considérée comme une héroïne a été écartée, que les généraux Muhire et Karenzi Karake ont été accusés de corruption… »

James Kabarebe eut été nommé Ministre de la jeunesse ou de la Culture, que les dires du Nganda ya Tatu auraient pour tous un sens. Mais de même que nous ne pouvons considérer le Général quatre étoiles Colin Powell avoir été déchu de son rang en acceptant du Président Georges Bush le très envié poste de Secretary of State, force est de constater que cette allégation est d’une kigaracherie impardonnable.

Au demeurant, le General Kabarebe n’a point besoin de Gahima pour exprimer son mécontentement, si mécontentement il y a, et personne ne pourrait prétendre qu’il ait jamais manqué de billet simple pour l’Afrique du Sud ou pour Kinshasa où il détient une plus grande popularité parmi les soldats congolais.

En parlant de la Marianne Rwandaise, Rose Kabuye, nous croyons que Monsieur Gahima a manqué de considérer le geste d’un symbole sans autre exemple dans l’histoire moderne : La visite du Président Kagame à Rose Kabuye emprisonnée en Allemagne. Cette visite a été le couronnement de cette héroïne et a traduit l’expression de l’affection et du respect du peuple Rwandais à Rose Kabuye, à travers le même President Kagame qui ne supporterait pas…

Il aurait certes été plus utile et intéressant que le Procureur Gahima se limite à remettre publiquement en question son éthique et batte sa coulpe pour toutes les fausses accusations et condamnations actuellement en révision au Rwanda.

Plus de trois cent victimes de Gahima ont été réhabilités depuis son éviction. Ni Karake, ni Muhire, n’avaient conviés Monsieur Gahima à leur défense et la Justice Militaire n’avait jamais requis ses avis et considérations. De quoi se mêlait-il en se jetant dans une soupe strictement militaire ? Il a tout simplement raté l’occasion de se taire. Yavuga ngo ngwiki ! Ubwo rero subugarasha gusa, ahubwo Bakobwa nimutokore, nubwisazi yaguye mu mata.

Les Rwandais se remettaient à peine de ces idioties que Gahima La gaffe en rajoutait deux semaines plus tard en accordant une interview fleuve au remarquable jeune Mbonyumutwa.

Une interview pour clamer en définitive urbi et orbi qu’il ne sait rien de ce qui se passe au Rwanda. Rien sur l’affaire du Falcon Habyarimana, rien sur les supposés massacres perpétrés par ses amis Kayumba et compagnie dans les forêts du Congo…

La seule chose qu’il affirme connaitre, est que les hutu seraient tout autant marginalisés que les tutsi par le pouvoir apparemment détenu par quelques extraterrestres, car il ne prend même pas en compte l’existence des Batwa.

Tout en louant le Président Kagame pour le miracle de la reprise économique du Rwanda après le Génocide Tutsi de 1994, génocide dont il reconnait l’existence du bout des lèvres, « l’économiste » Gahima critique la modernisation forcée de l’habitat, l’abolition des toitures en pailles, le regroupement dans les midugudu qui facilitent pourtant l’accès aux infrastructures de base, santé, éducation, eaux courante, électricité, internet et autres modernités que ne mériterait peut être pas le peuple Rwandais.

Last not the least parmi les crimes qu’il impute à Kagame serait l’obligation  « ubuesque »  d’imposer au peuple Rwandais le port des chaussures… Même en exil, les siennes étaient pourtant bien cirées! Le très remarquable jeune Ruhumuza Mbonyumutwa aurait sans doute été mieux inspiré en signant son chef d’œuvre par  « Mbonyikigarasha » que cela n’aurait pas fait trop de mal aux mannes de la jacquerie belgo-gitaraméene de 1959.

Ibyara Mweru na Muhima, mais sang taré ne pourrait mentir…

Hier, comme pour faire mieux, voilà que son frère Rudasigwa nous arrive aussi médiocre à Dayton, Ohio aux Etats Unies, un pays dans lequel la naïveté n’a pas de place. La taille de la salle louée pour un auditoire fantomatique de 20 personnes n’avait d’égale que les inepties de l’orateur.

Les mêmes kigarashateries y ont été débités au grand plaisir de ceux qui ne pouvaient se payer une place dans le théâtre du coin.

Conteur de bonne fortune, il a annoncé les milliards de dollars que le Président Kagame allait bientôt distribuer aux membres de la diaspora Rwandaise. Le hic est que ce pasteur a essayé de prélever son pourcentage sur cette manne avant qu’elle ne tombe. Et quand un pragmatique avoue ne pas être assez dupe pour partager avec lui, Rudasigwa a néanmoins la noblesse de reconnaitre être parfois « selfish ». Il ne croyait pas si bien dire, le désormais self confirmé Nganda Tanu.

Mais qui sont donc ces Bigarasha du Rwanda National Congres?

Les observateurs du paysage politique Rwandais n’ont pas manqué de remarquer que les officiels sont plutôt avare d’informations lorsqu’il s’agit de parler de défections ou de rejets dans les rangs du carré Kagame. Ils attendent tranquillement que les médias découvrent par eux-mêmes ce qu’ils tentent de taire pour ensuite confirmer …

Dans un article paru dans Virunga News, nous rapportions déjà une information qui a été par suite confirmée tardivement par les accusations du rapporteur de l’armée, le Colonel Rutaremara.

Monsieur Karegeya, le Chef de la DMI, dont les services avaient pu localiser avec exactitude et tentait d’enlever du Kenya le Génocidaire le plus recherché de la planète, le richissime Kabuga, s’était empressé de monnayer la protection de celui-ci. Il est vrai que l’évènement portait un grand coup à l’unité et à la crédibilité de l’armée vis-à-vis du Peuple Rwandais qui ne jurait que par l’intégrité de ses héros.

Le Colonel Karegeya avait simulé un voyage en Afrique du Sud mais les services de renseignements établirent qu’il avait effectué un détour non déclaré par  Nairobi. Le Président Kagame prit sur lui le soin de l’interroger sur son périple. Ses négations furent vite confondues par les indices qu’l ne pouvait contester. C’est fut la prison mais le front Patriotique s’interdit alors d’étaler au grand jour les raisons de cette arrestation. Karegeya en profitera plus tard pour se poser en victime.

Apres la guerre au Congo et les premiers rentrés des milliers des soldats de l’ex armée Rwandaise, Kagame et James Kabarebe pensèrent intégrer ceux-ci dans la nouvelle armée. Le tollé fut général parmi les anciens Combattants et les « durs » comme le Général Nyamwasa et Monsieur Gahima qui voyait en tout Hutu un Génocidaire réel ou potentiel.

Kagame fut accusé de collaboration avec les génocidaires et les soldats extrémistes parmi les combattants du Front Patriotique refusèrent de servir sous le commandement d’officiers issus de l’armée de Habyarimana.

Bon nombre d’extrémistes tutsi perdirent confiance en Kagame qu’ils avaient cru à tort travailler pour perpétuer leur avantage sur les hutus et se rallièrent naturellement la cause du General Nyamwasa.

Il est plutôt curieux de voir que ce sont aujourd’hui les mêmes extrémistes tutsis qui font semblant de s’allier aux opposants extérieurs Hutus pour combattre Kagame.

Il va de soi que personne ne se montre dupe dans ce jeu, dans un camp, comme dans l’autre. Si la vielle garde a quelque peu perdu confiance en Kagame, celui-ci jouit du soutien d’une jeunesse émergeante qui comprend que le Rwanda appartient à toutes les composantes ethnique du Rwanda.

Il appartient à Kagame de cesser de couvrir (guhishira) des fait qui finissent toujours par ternir son image, de demeurer à l’écoute de son peuple et de se dissocier clairement de tous les extrémistes qui bloquent encore la réintégration des milliers des refugiés Hutu qui ne demandent mieux que d’être associés à la renaissance d’un Rwanda pour tous.

Parmi les accusations fondées au régime, figurent par exemple l’abolition totale du français dans l’enseignement et dans l’administration. Il n’est pas juste que toute une génération d’intellectuels se sente tout a coup étrangère et exclue du marché du travail dans un pays qui pendant près de cent ans a enseigné le français.

Nous avons vu quelque part dans News time un « Sebu » mal adapté prétendre sans rire que « 70 % » des personnes interrogées souhaitaient la conduite à gauche sur les routes du Rwanda. Ce faisant, Il faudrait donc bientôt aux rwandais non « Balungi » de repasser le Driving Permit… CE sont des telles affirmations et propositions aussi grotesques qu’inutiles qui attisent le sentiment de rejet d’une frange de la population. Il n’est pas nécessaire de recréer l’Ouganda au Rwanda car ce pays existe déjà…Tubaki Wanyarwanda na Tubaki Kuume, Afandi Kagame.

Atlanta, Georgia 17 janvier 2011

Posté par rwandanews