Le général Didier Tauzin a conduit l’opération militaire Chimère en 1993 qui a fait reculer le FPR au Rwanda. Il dit avoir v u des soldats, anglais ou américains, aux cotés du FPR, mais oublie opportunément d’instruire le procès de ses alliés rwandais des FAR, impliqués dans le génocide des Tutsis du Rwanda.

Le récit de la guerre rwandaise vécue par le général Didier Tauzin, chef de l’opération militaire française Chimère, qui contra l’avancée du FPR en 1993, est un moment d’anthologie. A le lire, on se pose de sérieuses questions sur son honnêteté intellectuelle, voire sa santé mentale. D’ailleurs, dans un éclair de lucidité, Didier Tauzin, à la page 125, confesse : « certains jours, il faudrait m’enfermer. » En effet, alors même que sous ses yeux se préparait le troisième génocide du XXe siècle, le général Didier Tauzin n’en fait presque pas mention, sinon de manière extrêmement dédaigneuse : « ce qu’il est convenu d’appeler le génocide des tutsi », se contente-t-il de mentionner au hasard d’une phrase. Non, le général Tauzin a sa propre grille de lecture des tragiques événements rwandais : Kagamé est responsable des massacres de centaines de milliers de Hutus et, accessoirement de milliers de Tutsi, la France a tout fait pour stopper le génocide, mais elle a été victime d’une campagne d’intoxication mondiale. Citons pêle-mêle quelques morceaux de bravoure de Tauzin : « Nous acquérons ainsi la certitude que le FPR procède à une véritable épuration ethnique parfaitement organisée donc préalablement planifiée, et magistralement conduite. Les Hutus doivent disparaitre des territoires conquis ». Si le monde entier pense que les génocideurs étaient plutôt dans le camp de Habyarimana, c’est « parce que nous étions pris dans une opération psychologique de très grande ampleur qui, par une géniale manipulation de la totalité des médias mondiaux, a permis de prendre le contrôle de l’opinion publique mondiale, et de lui faire prendre fait et cause pour Kagamé en diabolisant les hutus ». Ben voyons… Le tout est agrémenté de considérations racistes : « le terme de génocide serait inapproprié s’il n’y avait existence de singularités génétiques entre hutus et tutsi, et non de simples différences sociales comme cela a été dit et écrit ». Passons également sur les convictions ultra-réactionnaires, jusqu’à la caricature, de Didier Tauzin : « Toute domination est condamnable, que ce soit la domination coloniale, la domination ethnique des Tutsis sur les hutus, la domination de l’homme sur la femme comme cela est institué en pays islamique ou encore la dictature du prolétariat ». Passé la capharnaüm idéologique d’un autre temps, et les convictions conspirationnistes d’ultra-droite, reste les observations de terrain, autant d’éléments qui pourront, s’ils s’avèrent vérifiées, servir à écrire l’histoire. Tauzin, par exemple, en février mars 1993, dit avoir vu des instructeurs blancs au milieu des soldats du FPR. Il émet diverses hypothèses quant à leur origine. « Ils pouvaient bien évidemment appartenir aux forces spéciales bitanniques ou américaines, israéliennes ou sud-africaines ». Pour appuyer cette hypothèse, il cite des témoignages de paras français qui, en Bosnie, ont entendu les confidences de soldats du SAS britanniques, confessant leur présence aux cotés du FPR, dès le millieu des années 80, jusqu’en 1990. Certains de ces soldats britanniques seraient d’ailleurs morts au combat, face au FAR. Deuxième hypothèse : ces soldats blancs auraient tout aussi bien pu être des mercenaires sud-africains, ou israéliens. Didier Tauzin pense en particulier à la société privée de mercenariat MPRI (military professionnal resources Inc)  américaine.
Autre information : si le FPR a remporté la victoire, c’est tout simplement parce que la France, en pleine cohabitation, a tergiversé et s’est progressivement retiré militairement, dès 1993. Avec un faible contingent militaire français, les FAR, selon Didier Tauzin, aurait remporté la guerre. Il cite entre autres l’annulation d’une opération militaire, Miyove, en 1993. Le 28 février 1993, l’opération Chimère prend fin sur un succès : le FPR est stoppé. Avec Nsabimana, Tauzin décide alors de lancer l’opération Miyove, contre-offensive destinée à « renvoyer le FPR en Ouganda ». Mais cette opération ne recevra jamais le blanc-seing de Paris. Car les négociations d’Arusha ont débuté, qui aboutiront sur un accord de cessez-le-feu signé le 8 mars 1993. Selon Tauzin, si Miyove avait été décidé, la guerre aurait été remportée, et le génocide n’aurait jamais eu lieu. En revanche, Tauzin confirme également que ce sont des officiers français qui étaient aux commandes de l’armée rwandaise, au moins en 92, et 93 : « Je confime donc ma décision d’installer une hiérarchie parallèle à la hiérarchie française. » Ce qui devrait relancer les débats sur la responsabilité de l’armée française dans le génocide rwandais…
Général Didier Tauzin, Je demande justice pour la France et ses soldats. Editions Jacob Duvernet.

http://www.grandslacs.info/front/1030/11/04/09/g-n-ral-tauzin-nous-avons-vu-des-hommes-de-race-blanche-dans-les-rangs-du-fpr

Posté par rwandaises.com