En tant qu’organisations du terrain, le Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie-MRAX et l’asbl Objectif sont convaincus que non seulement cette proposition restreindra considérablement l’accès à la nationalité belge, mais qu’elle donnera aussi lieu à une véritable sélection sociale.

En synthèse, la proposition va restreindre l’accès à la nationalité belge :

1. en augmentant les délais nécessaires avant de pouvoir formuler une demande et

2. en prévoyant un test de connaissance de la langue et une attestation d’intégration.

De plus, elle prévoit de conditions socio-économiques trop lourdes, tel que prouver son intégration sociale par des contrats de travail ou des activités d’indépendant.

Pourtant, les personnes qui formulent une demande de la nationalité belge, ne sont pas des primo-arrivants et elles n’ont pas toujours les possibilités de suivre un cours d’intégration (déjà pour les primo-arrivants, il n’y a pas assez de possibilités pour suivre ces cours !).

En fait, cette proposition revient à consacrer une certaine vision de l’accès à la nationalité : celle selon laquelle l’obtention de la nationalité belge constitue le couronnement d’un processus d’intégration… une cerise sur le gâteau en quelque sorte. Cette manière de voir les choses s’oppose à une autre, celle que nous défendons : l’obtention de la nationalité est un instrument dans le processus d’intégration socio-économique.

Concrètement, ces restrictions considérables de l’accès à la nationalité belge auront surtout pour effet d’exclure les plus défavorisés.

En effet, plusieurs études internationales, comme celle de l’Université Radboud de Nimègue, ont révélé que l’introduction d’un examen d’intégration et de langue dans nos pays voisins a eu comme effet principal que les plus faibles socialement ne peuvent plus obtenir la nationalité(1).

Pourtant, l’accès à la nationalité revêt, à l’inverse, des effets importants sur l’intégration sociale (la position sur le marché du travail), comme le démontre une récente étude de l’Université d’Anvers(2) : les citoyens non-européens qui ont obtenu la nationalité belge, ont en effet 25% plus de chance d’accéder à un emploi (stable), que les citoyens non-belges de la même origine.

L’expérience de terrain du MRAX et d’Objectif dans le soutien à l’intégration de citoyens étrangers et d’origine étrangère, confirme que l’accès à la nationalité belge est un levier important dans le processus d’émancipation et d’intégration sociale de ces concitoyens. Nous lançons un appel à la société démocratique belge en faveur de la promotion du progrès social et de l’égalité réelle pour tou-te-s.

Personnes de contact :

Fr : Placide KALISA, Président du MRAX 0475.75.14.89. mrax.presse@gmail.com

Nl : Eddy MAES, Directeur d’Objectif 0497.942.472. eddy.objectief@belgacom.net

L’asbl MRAX est la plus ancienne organisation antiraciste en Belgique. L’asbl Objectif est une organisation qui œuvre pour les droits égaux.

(1). Intgration and Naturalisation tests : the new way to European Citizinship, Nimègue, Université Radboud, Centre for Migration Law, 2010. Ricky van Oers, Une réussite de l’examen de naturalisation ? Une enquête sur l’introduction et les effets de l’examen de naturalisation, Nimègue, Université Radboud, 2006.

(2). V., Corluy, I., Marx et G., Verbist, Employment chances and changes of immigrants in Belgium : the impact of citizenship, Anvers, Centre for Social Policy, Université d’Anvers, 2011.

Posté par rwandaises.com