Fier de ses succès en termes de développement, le Rwanda veut aussi faire reconnaître la qualité de son système judiciaire, qui avait été totalement détruit durant le génocide de 1994. L’un des tests est le procès de l’opposante Victoire Ingabire qui se déroule en ce moment devant la Cour Suprème de justice à Kigali. Si la présidente du parti FDU (Forces démocratiques unies), qui vécut aux Pays Bas durant seize ans, est relativement peu connue dans le pays, les audiences sont très suivies par la presse et par la communauté diplomatique. Et pour cause : à son retour en 2010, Ingabire ne s’était pas contentée de se présenter comme candidate à la présidence, elle avait aussi osé affirmer, en visitant le mémorial aux victimes du génocide à Gishozi, que des Hutus aussi avaient été tués. L’énoncé de cette évidence avait été ressentie comme une provocation et aujourd’hui Victoire Ingabire,- chemise rose, crâne rasé, grandes lunettes qui mangent son visage rond-, comparaît devant les juges de la Cour Suprème de justice. Non pour ses propos, mais pour ses activités en Europe : selon l’accusation, elle aurait eu des contacts suivis avec les groupes armés hutus opérant au Congo, leur aurait même envoyé de l’argent via Western Union et aurait enfreint la loi sur le génocide et le négationnisme, promulguée en 2003. Jusqu’à présent, les questions de fond n’ont pas encore été abordées, les avocats de Mme Ingabire, qui comparaît aux côtés de cinq officiers ramenés du Congo, se limitent à des questions de procédure.

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