Journalistes participants à l’atelier

Kigali: Le Rwanda pourrait atteindre le 5ème Objectif de développement du millénaire (ODM No 5) en 2015 relatif à la réduction de ¾ de la mortalité maternelle et infantile, selon un responsable de l’Association de promotion de la santé.

« Selon une étude menée en 2009 par l’Institut de la Santé Publique du Rwanda, 10,5% de femmes mortes en accouchant sont dues à des avortements effectués dans des conditions dépourvues de sécurité et sans l’assistance d’un médecin », a indiqué Cassien Havugimana, responsable des Programmes au sein de l’Initiative pour le Développement de la Santé (HDI).

Il a tenu ces propos lors d’atelier organisé pour les médias destiné à discuter du rôle de ce secteur pour promouvoir et améliorer les droits humains et droits des femmes en ce qui concerne l’accès des femmes à un avortement sécurisé.

Il a expliqué qu’en 2009, 25.000 cas de complications dues aux avortements illégaux et sans supervision du médecin on été enregistrés. Les conséquences ont été la perforation de l’utérus, des douleurs pelviennes chroniques, l’infertilité et 130 cas de décès de femmes.

Havugimana a prôné d’éviter les avortements dangereux, l’abolition des peines en cas d’avortement, le renforcement à l’accès aux soins après l’avortement, ainsi que la nécessité d’assurer aux femmes un accès aux services de santé reproductive.

L’on doit noter que 113 pays dont le Rwanda, le Burundi, la Malaisie, le Pakistan, le Maroc, etc. admettent l’avortement quand la grossesse est un danger pour la santé de la mère.

L’avortement est aussi permis quand il paraît évident que l’enfant qui doit naître ne survira pas.

Selon le protocole de la Convention de Maputo, en son article 14, faisant partie de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, chaque femme a droit sur son corps.

Le Rwanda qui a ratifié cette convention devrait la respecter au même titre que sa propre constitution, et partant, abolir les peines relatives à l’avortement, selon Tom Mulisa, expert en législation sur l’avortement.

« Cette façon de cesser de considérer l’avortement comme un crime, où tout simplement « décriminaliser l’avortement » s’inscrirait dans un processus qui accorde plus de droit à la femme », a-t-il souligné.

Selon une étude menée en 2005 au Rwanda, 38 % de femmes n’ont pas reçu d’appui pour les besoins de Planification familiales (PF) ; 42 % ont eu des naissances non planifiées : et 17 % ont eu des naissances non souhaitées.

Dans cette dernière catégorie sont casées surtout des femmes pauvres, non instruites, rurales, jeunes, et surtout les plus vulnérables de la communauté.

En définitive, le Rwanda peut atteindre les ODM à condition qu’il étende l’accès à la contraception moderne, réduise l’impact négatif de l’avortement en permettant un avortement sans danger permis par la loi.

Mais aussi qu’il délivre des soins après l’avortement et que la population évite le stigma. Le pays devrait dispenser des conseils et des services de contraception. (Fin)

www.rnanews.com/health/5495-le-rwanda-devrait-decriminaliser-lavortement

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