Les conclusions du rapport « rendent justice à la position soutenue depuis longtemps par le Rwanda sur les circonstances entourant les événements de 1994 », a commenté dans un communiqué la ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, pour qui « il est clair pour tous désormais que l’attentat contre l’avion était un coup d’État mené par des extrémistes hutu et leurs conseillers ». (JAv)
Les conclusions des juges antiterroristes chargés de l’enquête sur l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana en 1994 viennent de rendre leurs conclusions. Ils accusent le régime hutu (au pouvoir depuis 1959), les rwandais parlent ce soir de journée « historique ».
http://www.youtube.com/ watch?v=P3uLIfzWRUc
target= »_blank » rel= »nofollow nofollow »>L’exode des Rwandais en 1994 commence après l’attentat contre le président Habyarimana © Reuters Patrick de Noirmont
Il aura donc fallu attendre 17 ans pour connaître les responsables de l’attentat qui a visé le président Rwandais de l’époque, Juvénal Habyarimana et qui allait déclencher le génocide rwandais. Contre toute attente, ce ne sont pas les Toutsis qui ont abattu l’avion du président. Les juges chargés de l’enquête viennent de montrer, preuves scientifiques à l’appui, que les tirs de missiles responsables du drame sont partis du camp de Kanombe. Dans ce camp militaire, se trouvaient des extrémistes Hutus. Bilan, l’attentat qui allait servir de déclencheur à ce que l’on appelle, le génocide rwandais a été perpétré par des hommes de la même ethnie que le président assassiné Juvénal Habyarimana.
Le juge qui menait l’enquête jusqu’à présent n’avait pas les bonnes informations
Ces conclusions vont à l’encontre des hypothèses avancées jusqu’à présent. En effet, l’enquête française conduite par le juge antiterroriste, Jean-Louis Bruguière laissait penser que l’avion du président avait été descendu par des tirs tutsis. Le juge Bruguière, pour asseoir son accusation expliquait que ces tirs de missiles étaient partis d’une colline à l’est de l’aéroport. Or, visiblement il s’est trompé. Les missiles ayant été lancés depuis le fameux camp militaire Hutu de Kanombe.
Ces conclusions exonèrent donc la rébellion tutsie, et devraient permettre aux proches de l’actuel président rwandais, Paul Kagame, d’affronter sereinement la justice. Il faut savoir que sept de ses proches sont mis en examen dans ce dossier. Ces 7 hommes dirigeaient en 1994 le Front patriotique rwandais, la fameuse rébellion tutsie. Ils pourront dorénavant expliquer que le président assassiné l’a été par son propre camp, dans le cadre d’un coup d’Etat. Ils pourront également rejeter la responsabilité du génocide qui a suivi et qui a tué 800 000 personnes au Rwanda.
Pour Bernard Maingain, avocats de Paul Kagame, il s’agit d’un moment historique
Posté par rwandanews