La question est 100% tabou. On peut chercher dans toute la presse mainstream on ne trouvera pas grand chose sur les fameux experts de l’ONU au Congo. Info classifiée.  Pour avoir publié au début de l’affaire une courte bio des experts avec leurs photos, NanoJV s’est fait épingler deux fois dans des rapports officiels remis au Conseil de Sécurité. 

Le tort ? Avoir cherché qui ils étaient d’où ils venaient et accessoirement qui les avait nommés et pourquoi.  Un crime. On ne dois pas enquêter sur…LE GROUPE. L’agence new-yorkaise Inner City Press qui a tenté de le faire s’est vue menacée de retrait de ses accréditations (pour la partie racontable). On ne trouve pas d’ interviews des experts.  Juste des fuites de leurs rapports. Les experts sont 6, un américain, un hollandais, un belge, une moldave, une française, et un seul africain: un kenyan. Ils sont très jeunes.

Certains n’ont pas d’expérience reconnue dans leur domaine d’attribution. Comme l’experte des douanes et de l’aviation. Aucun journaliste ne s’est demandé pourquoi il fallait une experte des douanes et de l’aviation pour évaluer la situation dans l’est du Congo. Ni sur quels critères on nommait une telle experte. Pour ne citer que cet exemple. Dans certains cas, le passage par des missions religieuses prosélytes implantées au Congo aide à devenir expert, cela la n’étonne personne au début du 21ème siècle.  Le fait que les experts  n’utilisent aucune méthode de police scientifique ou forensique et concentrent tous leurs travaux sur des témoignages oculaires (sans preuves matérielles) et des dénonciations recueillies auprès de sources douteuses ne dérange pas non plus.

Comme on n’a cessé de le répéter aucun tribunal n’accepterait les preuves produites par le groupe des experts de l’ONU dans ces conditions.  De grands avocats auraient pu s’intéresser à cette question, il y aurait beaucoup à dire sur les méthodes employées ou plutôt l’absence de méthode, sur les procédures juridiquement irrecevables.  On a aussi souligné que les experts de l’ONU bénéficiaient de certains droits discrétionnaires, comme l’accès à des informations privées. On a vu des demandes adressées directement au gouvernement des États-Unis pour obtenir par exemple les informations bancaires de responsables de sites internet, voire pour demander l’interdiction de tel ou tel site d’information sur la base d’accusations arbitraires. 

Les experts une fois nommé bénéficient d’une immunité totale quant à leurs prises de positions ou écrits passés. Quand bien même se seraient-ils rendus coupable du délit de révisionnisme. Le coordinateur du groupe d’expert s’est ainsi distingué en 2009 en publiant une étude favorable aux génocidaires, discriminatoire pour le gouvernement rwandais et révisionniste sur la question du génocide perpétré contre les Tutsi.  Ibuka l’homologue rwandais de Yad Vashem a écrit au Secrétaire Général de l’ONU pour lui exposer la gravité des faits et demander le limogeage immédiat de l’expert.  Le Conseil de Sécurité en dépit de ces éléments particulièrement choquants, livrés par une association de survivants du génocide,  a choisi de passer outre et a réitéré sa confiance au coordinateur, fanatiquement hostile au Rwanda. 

Comme on l’a souvent souligné, les rapports successifs émis par le Groupe d’experts contiennent des inexactitudes, des erreurs factuelles et des propos clairement diffamatoires. Le Gouvernement rwandais a publié des réfutations argumentées sur tous les points contestés. Mais aucune commission indépendante d’évaluation et d’arbitrage n’a été nommée, laissant les experts juges et parties  sur les omissions, erreurs et fautes qu’ils ont commises.  Leur immunité est absolue.  Des voix commencent cependant à s’élever comme très récemment Jendayi Frazer, ex-secrétaire d’État-adjointe US aux affaires africaine. Sur Al Jazeera elle a sommé le journaliste qui l’interviewait de lui dire ce qui étaient les experts de l’ONU au Congo. En tant que réelle experte de l’Afrique, passée par le sommet de l’exécutif américain, elle a dit qu’après les avoir lu attentivement, elle ne trouvait pas les rapports de l’ONU au Congo convaincants. Elle dit aussi qu’elle ne sait pas qui sont ces experts de l’ONU.  Elle a parlé du brouillard d’anonymat qui les entoure  et souligné l’impossibilité de discerner leur agenda véritable.

Enfin les bonnes questions.

nanojv.wordpress.com/2012/12/05/onu-nymous/

Posté par rwandaises.com