La ville congolaise de Kisangani sera la « destination finale » des génocidaires hutu rwandais qui se rendent dans l’Est de la République démocratique du Congo, ont indiqué mercredi les Nations unies.

ll y a actuellement environ 570 combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et membres de leurs familles « qui sont dans des camps » dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu et « qui devraient être transférés vers leur destination finale, Kisangani », a déclaré à la presse le porte-parole de la Mission de l’ONU en RDC (Monsuco), Charles-Antoine Bambara.
Interrogé par l’AFP, M. Bambara a ensuite précisé que les FDLR qui s’étaient rendus resteraient à Kisangani « jusqu’à ce qu’on leur trouve un pays tiers acceptant de les accueillir »

« Mais on ne se bouscule pas au portillon », a-t-il ajouté.

Troisième ville du Congo par sa population, Kisangani, à environ 1.300 km au nord-est de Kinshasa, est la capitale de la Province-Orientale. Les FDLR qui rendent les armes doivent y être cantonnés dans un ancien camp militaire rénové pour les accueillir.

La perspective de leur arrivée suscite déjà une levée de boucliers localement.  »

Nous ne sommes pas d’accord. Le gouvernement provincial doit trouver un site adéquat pour épargner la ville de Kisangani », a déclaré à l’AFP Junior Safari Runiga, directeur exécutif de l’ONG Action congolaise pour le respect des droits humains (ACRDH), basée à Kisangani.

Evoquant le passé de « ville martyre » de cette cité, théâtre de féroces combats et d’atrocités à grande échelle pendant les deux guerres du Congo (de 1996 à 2003), M. Safari a ajouté que « la population n'[avait] pas confiance » dans d’anciens miliciens « qui pourraient ouvrir d’autres fronts ».

Présents dans l’Est de la RDC depuis 1994, les rebelles hutu rwandais, dont quelques dizaines de membres sont recherchés par la justice internationale pour leur implication dans le génocide antitutsi commis cette année-là au Rwanda ont entamé fin mai un processus de reddition qui doit encore faire ses preuves.

Début juillet, les Etats africains associés aux efforts de paix pour les Grands Lacs ont donné six mois aux FDLR pour qu’ils achèvent leur désarmement. Jusqu’à présent un peu moins de 200 combattants se sont rendus alors que le groupe compte autour de 1.500 à 2.000 miliciens, selon les estimations.

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Posté par rwandaises.com