Les pays francophones africains devraient apprendre de leur histoire et s’ouvrir au monde des affaires afin de bénéficier des opportunités que cela offre tout en maximisant la croissance.

De l’image du génocide à celle du Rwanda que nous connaissons aujourd’hui, il y a eu un travail admirable qui s’est effectué. Bien que 40% des rwandais vivent en dessous du seuil de pauvreté et que le pays est confronté à un sérieux problème de surpopulation, il enregistre cependant ces dernières années, des taux de croissance remarquables de l’ordre de 7 à 8% et connait une ruée impressionnante vers ses universités qui est passée de 3.000 avant le génocide à 80.000 étudiants de nos jours. Le Rwanda aujourd’hui, c’est aussi une vision économique et politique claire et des actions efficaces effectuées dans une dynamique sociale et holistique qui prend une forme que la communauté Africaine lui envie de plus en plus.

L’une des pages notoires qu’écrit actuellement le pays se trouve être l’impressionnante décision de tourner la page française de son histoire pour en ouvrir une nouvelle tournée vers la renaissance socioculturelle et politico-économique à travers une langue officielle totalement différente : celle de Shakespeare.

Le Français fut introduit en tant que langue officielle par la Belgique en 1890. Deux ans après la fin du génocide au Rwanda, le Front Patriotique Rwandais prit le pouvoir et déclara l’anglais comme langue officielle avec le kinyarwanda et le français. Ainsi, entre 1996 et 2008, les écoliers de cours moyens et ceux du secondaire étaient supposés être en mesure d’utiliser l’anglais ou le français comme langue d’instruction et utiliser le kinyarwanda et les autres langues comme matières. Les étudiants de niveau universitaire étaient supposés étudier en anglais aussi bien qu’en français. En 2009, une réforme considérée soudaine par la plupart des observateurs, fut adoptée sous le leadership du président Paul Kagamé. Cette réforme prôna que l’instruction dans les écoles serait dorénavant faite exclusivement en langue anglaise. Toute autre langue enseignée devenait donc une matière comme les autres.

L’anglais est considérée aujourd’hui comme la langue du progrès, celle des affaires, de la technologie mais surtout celle qui est perçue par les rwandais comme étant la langue qui leur permet de se départir du colonialisme de la Belgique et de la France ; celle qui leur permet de faciliter le négoce avec l’Afrique du Sud, la Tanzanie, l’Ouganda, le Burundi, le Kenya mais aussi les Etats-Unis et la Grande Bretagne. En réalité, le Rwanda a souvent accusé ses anciens colons d’avoir participé au génocide entre les Tutsi et les Hutus qui a emporté plus de 800.000 rwandais en 1994.

L’adoption de l’anglais leur permet de reconstruire une identité politique et culturelle qui élude l’ethnicité et transcende les valeurs d’unité nationale. La ferme résolution du président Rwandais à atteindre cet objectif fut clairement démontrée lorsqu’il répondit à des accusations de terrorisme, de part sa présumée implication dans l’abattement de l’avion de l’ancien président Habyarimana, en fermant le centre culturel français, l’ambassade de France et en enlevant la Radio France Internationale (RFI) des ondes Rwandaises.

Grâce à la ferme volonté politique et l’efficacité des systèmes supports mis en place, le Rwanda se trouve aujourd’hui classé deuxième en terme de facilité de faire des affaires sur le continent après les îles Maurices; Transparency International considère le pays comme le moins corrompu de sa région (49ème mondialement).

Par Alan Akakpo – Imani Francophone
Source : | Imanifrancophone..

Posté le 16 mars 2015  par rwandaises.com