La loi du plus fort est toujours la meilleure ? Jean de la Fontaine est d’actualité avec la nouvelle donne rwandaise où les Rwandais viennent d’approuver à 98.3% la constitution réformée afin de permettre à Paul Kagame de briguer un troisième mandat.

 

Ambassadrice américaine à l’ONU Samantha Power : Claire Immixtion dans la gouvernance rwandaise

Les USA et l’Union Européenne ne le prennent pas sur ce ton. La société civile rwandaise sort ses griffes criant au respect de la volonté du peuple rwandais. Mais c’est peine perdue. Ces puissances mondiales doivent chercher un prétexte pour ne pas approuver cette consultation populaire.

« Les États-Unis sont déçus du fait qu’un référendum ait été organisé avec un court préavis pour amender la Constitution rwandaise et introduire des exceptions à la limitation (du nombre) des mandats », a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué.

Jeune Afrique publie de larges extraits de ce communiqué où le Gouvernement américain se plaint que « les modalités pour le référendum n’aient pas donné suffisamment de temps et d’opportunités pour un débat politique sur la valeur des dispositions proposées ».

Curieux ce que demandent les Américains qui, très ouvertement, demandent au Président Paul Kagame de ne pas respecter la volonté et les aspirations du peuple rwandais qui ordonnent que Kagame passe à un autre septennat.

 

Edouard Munyamariza, Représentant Légale de la Plateforme de la Société civile rwandaise. Contre le diktat des bailleurs de fonds des budgets des pays en développement.

« Entre le Gouvernement Américain et l’Union Européenne qui pressent Kagame à la sortie et le peuple rwandais qui des deux parties a le plus de droits sur Paul Kagame ? Les Occidentaux croient qu’il y a une sorte de démocratie applicable à tous les pays. Or la démocratie est contextuelle et situationnelle. Elle part des réalités locales. Il n’y a pas de formule générale de la démocratie. Elle part des valeurs locales du moment et le contexte est prépondérant », a dit Edouard Munyamariza qui se révoltait contre le passage du communiqué américain qui veut que « Washington s’inquiète également d’une restriction générale des libertés démocratiques au Rwanda ».

« Les Rwandais restent traumatisés par l’image encore présente de la mauvaise gouvernance des deux régimes qui se sont succédé pour culminer au Génocide des Tutsi de 1994. Ils préfèrent continuer avec quelqu’un dont ils connaissent la capacité et la consistance », a déclaré à la presse Marie Immaculée Ingabire, Présidente de Transparency Rwanda ajoutant que « Si Kagame partait, vu la fragilité du pays, tous les acquis et réalisations peuvent, c’est une possibilité, s’écrouler », craint-elle.

Cette dame de la Société civile trouve un justificatif de la volonté d’un peuple trwandais qui a exclusivement confiance en son président-héros Paul Kagame :

 

Ingabire M. Immaculée, Présidente de Transparency Int’l-Rwanda

« Ce pays a connu un génocide, les mêmes puissants Occidentaux, Américains et Européens, se sont tus. Ils ont assisté impuissants aux massacres de masse des Tutsi. La même situation se répète actuellement au Burundi sous le regard absent de cette Communauté internationale », a-t-elle dit.

Pour les Occidentaux qui viennent de passer plus de deux cents ans d’apprentissage de la culture démocratique, le Rwanda actuel peut, du jour au lendemain, devenir démocratique alors que plus de 50% de citoyens rwandais restent dans un niveau indésirable de pauvreté.

Est-ce démocratie rime avec pauvreté ?

« Tout compte fait, Kagame est un contre modèle souhaité par l’Occident. Cet Occident craint son influence positive sur les autres présidents africains qui réclament plus de respect et de commerce égal Nord-Sud. En matière de gouvernance, les présidents John Magufuri de Tanzanie et Sassou Nguesso de Congo Brazzaville commencent à lui emboîter le pas. Ceux de l’Afrique Occidentale française ont beaucoup d’admiration pour lui. Les valeurs qu’il est en train d’inculquer dans les Rwandais, si elles se répandent sur l’Afrique, cela pourra faire que l’Afrique se prendra en charge. Et le grand perdant, ce sera l’Occident », a dit Meilleur Mulindabigwi, CEO de IGIHE montrant que Kagame le pragmatique n’est pas souhaité par les bailleurs de fonds occidentaux qui doivent garder en otage économique l’Afrique du moment que l’Asie de l’Extrême Orient lui a échappé.

 

Meilleur Mulindabigwi, CEO IGIHE Ltd

Entretemps, la société civile rwandaise ne peut que se mordre la queue et accepter le fait accompli de ces géants du monde qui imposent leurs volonté sur la terre.
Munyamariza Edouard de la Plateforme de la Société civile trouve révoltant le diktat des Occidentaux qui ne veulent pas que les Rwandais placent leur confiance dans Paul Kagame pour un troisième mandat après 2017.

« Qui leur a donné le mandat de parler au nom des Rwandais ? Qui leur a demandé d’être nos porte-parole ? Et puis, ils imposent leurs souhaits. Ils auraient pu le faire dans le cadre des relations diplomatiques bilatérales. Mais ils posent comme des évaluateurs et font le monitoring des démocraties des autres peuples. Ceci est parfaitement inacceptable », s’est révolté Edouard Munyamariza montrant que quand les Républicains Américains ont triché et écarté le candidat démocrate présidentiel vainqueur au profit du belliqueux George W.K Bush pour faire son aventure irakienne, les Rwandais n’ont rien dit. Ils ne se sont pas immiscés dans les affaires internes américaines.

Non au diktat imposé

Des hommes d’affaires interrogés dont un certain Paul Murenzi sont également unanimes du respect de la volonté populaire. Et puis, a-t-il dit, « Nous les Rwandais lui avons demandé de poser sa candidature pour un troisième mandat. Mais les Américains le prennent comme si il a déjà accepté cette requête populaire. Nous, les Rwandais savons comment gérer nos aspirations en accord avec un mode de gouvernance donné.

Il s’observe qu’il y a certains groupes d’intérêt qui veulent utiliser le Gouvernement américain pour forcer un autre destin à nous. Nous ne devons pas nous baser sur leurs intérêts. Il est vrai qu’ils sont puissants. Ils ont tué Kadhafi. Ils font des ravages en Syrie ou en Irak. Mais nous, nous continuerons à garder jalousement nos valeurs », a dit Murenzi fier de l’indépendantisme des Rwandais.

http://fr.igihe.com/politique/geopolitique/referendum-avec-98-les-usa-dissuadent-kagame-au.html

Posté le 23/12/2015 par rwandaises.com