Depuis mercredi dernier, ce sont 4 000 délégués issus de dix-huit pays africains qui ont rejoint Kigali, la capitale rwandaise, où s’est ouvert la conférence numérique Transform Africa.
Le Rwanda, défiguré après le génocide de 1994, a su renaitre de ses cendres. Aujourd’hui, la capitale Kigali revendique une ville intelligente, cela grâce à la vision du président Paul Kagamé.
Dans un entretien avec Le Monde Afrique, Jean Philbert Nsengimana, le ministre rwandais de la jeunesse et des nouvelles technologies explique comment la capitale rwandaise s’est appuyée sur les nouvelles technologies pour s’assurer une transformation radicale.
Selon le ministre rwandais, Kigali est une ville entièrement connectée à Internet. Des rues, aux hôtels, restaurants, transports, en passant par les espaces publics, toute personne étant à Kigali peut profiter gratuitement du wifi.
Force est de constater que les services de l’administration publique ont par ailleurs connu une sérieuse digitalisation. Il est désormais possible de “payer en ligne leurs impôts locaux, obtenir un permis de construire, un titre de propriété, un extrait de naissance…”, ajoute le ministre.
Toutes les rues de la ville ont été géolocalisées à 100 %. La prochaine étape sera d’aller vers la disparition de l’argent liquide. L’idée est de pousser les populations à payer – des services – via les téléphones ou autres moyens technologiques. Si les transports et autres grands restaurants sont déjà sur la voie, le plus dur sera certainement de convaincre les petits commerçants.
Mettre l’Afrique sur les rails du développement numérique
C’est donc cette vision que le Rwanda veut transmettre au reste de l’Afrique. Pour cela, le président rwandais, Paul Kagamé a mis en place une alliance appelée Smart Africa qui permettra aux autres pays africains de s’inspirer du modèle rwandais et penser à d’autres options afin de faire de la transformation numérique le poumon du développement africain.
Dans les faits, un schéma directeur baptisé Smart Cities Bluprint ont été défini lors de la conférence Transform Africa qui s’est tenue du 10 au 12 mai. Une sorte de feuille de route a été également définie. “pour tous les maires et décideurs africains qui veulent transformer leur ville. C’est la raison pour laquelle nous lancerons un réseau des villes intelligentes africaines à l’issue de cette conférence”, a souligné le ministre.
Ce n’est certainement pas un hasard si le dossier de la réforme de l’Union africaine a été confié au président rwandais. Parmi ses prérogatives, figure en bonne place la digitalisation de la grande famille institutionnelle africaine.
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