Kigali: Les pays africains ont besoin de créer des politiques industrielles qui génèrent des emplois qualifiés et des gains de productivité nécessaires à cette transformation structurelles de leurs économies, selon la Secrétaire exécutive adjointe de la Commission Economique pour l’Afrique (ECA), Mme Giovanni Biha.

«L’Urbanisation africaine ne s’est pas accompagnée d’une amélioration de la productivité africaine, ni d’un développement du secteur industriel, comme ce fut le cas ailleurs; elle a au contraire favorisé l’essor du secteur des services, notamment informels», a-t-elle indiqué.

Elle a tenu ces propos à Kigali lors du lancement de l’Edition 2017 du Rapport économique pour l’Afrique, qui s’et focalisé sur le thème: «Industrialisation et urbanisation au service de la transformation de l’Afrique».

En 2035, souligne le rRapport, la moitié de la population africaine sera urbaine, contre à peine un tiers en 1990. Cette urbanisation rapide implique de nombreux défis en termes d’infrastructures et de services, mais elle peut aussi être un moteur de développement industriel du continent à condition qu’elle soit mieux planifiée.

Le lancement de ce Rapport a permis de débattre des défis de l’industrialisation et de la transformation structurelle de l’Afrique de l’Est en particulier.

Dans la plupart des 14 pays couverts par le Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Est, la part du secteur manufacturier a eu tendance à diminuer au profit du secteur des services.

Malgré la faiblesse du processus de transformation structurelle, les perspectives de croissance de l’Afrique de l’Est demeurent prometteuses. Le taux de croissance du PIB devrait être de 5,6 % en 2017, comme en 2016.Ce taux est en baisse par rapport aux performances exceptionnelles des cinq dernières années, l’Ethiopie ayant atteint une moyenne annuelle de croissance de 9,5 % en 2012 et 2016, le Rwanda, 7,2, mais il reste largement supérieur à la moyenne du continent africain,, qui devrait être de 3,1 % en 2017.

Andrew Mold, le directeur par intérim du Bureau sous-régional de la CEA, a expliqué que la région bénéficie d’un effet d’accélérateur grâce aux investissements massifs réalisés dans le secteur des infrastructures et au dynamisme de certains secteurs tels que le commerce, la finance et le tourisme. Cependant, ces investissements pèsent sur les équilibres budgétaires et de nombreuses contraintes structurelles demeurent, telles que la faiblesse du crédit au secteur privé ou la volatilité des taux de change.

Pour Mme Edla Yemeru, Chef de la Section de l’Urbanisation à la Division des politiques de développement social au sein de la CEA, la rapide urbanisation offre des opportunités considérables pour accélérer la transformation structurelle dès qu’il y a une meilleure planification.

L’urbanisation et l’industrialisation sont étroitement associées, mais cela n’a pas été le cas pour l’Afrique. Raison pour laquelle l’on doit relier les politiques et les stratégies pour le développement urbain et industriel afin de créer des cités performantes industrialisées. Cela est réalisable si on relie les politiques économiques et spatiales dans le contexte de la planification du développement.

Les villes africaines se caractérisent donc par de défis tels qu’une faible productivité, une création d’emplois limitée, d’importants déficits en termes d’infrastructures et des services, des liens ténus avec dans les zones rurales, un secteur informel important, des inégalités croissantes, des dommages de plus en plus graves causés à l’environnement, une forte vulnérabilité aux changements climatiques, une faiblesse des capacités et systèmes institutionnels. S’ils ne sont pas levés, ces obstacles compromettent la possibilité de mettre l’urbanisation au service de la transformation structurelle.

Le défi que doit relever l’Afrique est donc d’accélérer la transformation structurelle en exploitant la rapide transition urbaine pour promouvoir la diversification économique, avec un accent particulier sur l’industrialisation qui permettra de créer de emplois, d’améliorer l’accès aux services de base et de réduire les inégalités et la pauvreté. (Fin)

http://www.rnanews.com/health/13850-2017-10-20-07-14-34

Posté le 20/10/2017 par rwandaises.com