Le vingt-cinquième anniversaire du génocide perpétré contre les Batutsi (groupe ethnique) au Rwanda en 1994 qui a fait plus d’un million de morts, a été commémoré jeudi à Abidjan au cours d’une cérémonie co-organisée par la Banque africaine de développement ( BAD) et l’ambassade du Rwanda en Côte d’Ivoire, a constaté APA sur place dans dans la capitale économique ivoirienne.Plusieurs ressortissants Rwandais vivant en Côte d’Ivoire et des amis du Rwanda ont pris part à cette cérémonie dont l’objectif était d’honorer la mémoire des milliers d’innocents tués dans cette tragédie qui a duré 100 jours.

« Cette commémoration nous rappelle que plus d’un million de victimes, des hommes, des femmes, des vieillards et des enfants de tout âge et de toute condition sociale ont été froidement massacrés simplement à cause de leur appartenance ethnique», a affirmé Kobenan Kouassi Adjoumani, le ministre ivoirien des ressources animales et halieutiques qui représentait à cette rencontre le chef du gouvernement ivoirien, Amadou Gon Ivoirien.

Selon M. Adjoumani, le génocide rwandais de 1994 « n’a pas été un accident», mais plutôt «l’aboutissement de la propagande d’une idéologie divisionniste qui exaltait la discrimination ethnique contre un groupe».

 De l’avis du représentant du premier ministre ivoirien, la présente commémoration « doit nous faire comprendre que même en politique, il y a des lignes rouges à ne pas franchir».  Poursuivant M. adjoumani a estimé que le génocide contre les Tutsis a été une « horreur planifiée, conçue et exécutée en plein jour sous le regard indifférent et passif de la communauté internationale ».

« J’aimerais au nom du premier ministre dire à nos frères et sœurs rwandais que nous avons souffert dans nos chairs avec eux et que nos paroles de ce jour ne peuvent pas exprimer fidèlement les sentiments qui nous habitent devant cette tragédie de l’histoire de notre continent», a-t-il indiqué invitant le continent africain à se tourner vers l’avenir en tirant toutes les leçons de ce « passé douloureux ».

 Pour sa part,  Stanislas Kamanzi, l’Ambassadeur du Rwanda en Côte d’Ivoire a dénoncé l’impunité à l’égard des auteurs de ce génocide plaidant pour leur extradition au Rwanda.

« Le Rwanda a entrepris un dialogue avec les pays d’accueil des auteurs de ce massacre pour qu’ils soient extradés et jugés. Nous acceptons aussi que s’ils ne peuvent pas être extradés, qu’ils soient jugés dans leurs pays d’accueil respectifs », a souhaité le diplomate Rwandais.

« Après la destruction du Rwanda en 1994, aujourd’hui, nous sommes émerveillés par la résilience de son peuple. Le Rwanda représente l’espérance de ce continent », a estimé à son tour Mme Dibba-Wadda Oley au nom du président de la BAD.

« La Banque africaine de développement est fière d’être un partenaire de  développement de ce pays ces dernières années », a poursuivi Mme Dibba  Wadda, assurant de la disponibilité de son institution à continuer de  soutenir le Rwanda. Des témoignages de rescapés de ce génocide ont également été l’un des temps forts de cette commémoration.

Poste le 13/o4/2019 par rwandaises.com