Ce Vendredi matin, 17 mai 2019 vers 9h10, une camionnette bleue et blanche transportant Callixte Nsabimana, alias Sankara, s’est arrêtée dans l’enceinte du siège du Bureau d’Invistigation du Rwanda (RIB) à Kimihurura où attendaient patiemment une centaine de journalistes de la presse locale et internationale.

Menotté, Nsabimana a ensuite été conduit dans la pièce par deux Policiers. En passant, il esquisse un petit et bref sourire en passant devant le groupe de journalistes.
Il portait une paire de lunettes anti-soleil, une chemise bleu ciel, un pantalon gris et des mocassins noirs. Il reste quelques deux minutes devant les camera des médias dans un silence total.
Les journalistes ont avale leur langue. Seules crepitent les cameras. Il est ramene ensuite dans la camionnette qui repart.
Le Major Sankara.
Nsabimana a été le porte-parole d’un groupe arme FLN. Il est auteur des attaques terroristes sur le territoire rwandais et au cours desquelles des personnes ont perdu la vie, en particulier dans les environs du Parc national de Nyungwe, au Sud du Rwanda.

La première de ces attaques a eu lieu l’année dernière en juin, dans le Secteur de Nyabimata, District de Nyamagabe. Deux personnes ont été alors décédées, des biens ont été pillés et d’autres objets, dont un véhicule, ont été incendiés.
Nsabimana a ensuite revendiqué la responsabilité de l’incident dans la presse internationale.

Une autre attaque a été lancée quelques mois plus tard, en décembre, au cours de laquelle trois assaillants ont attaqué trois véhicules transportant des passagers, dans la forêt de Nyungwe.

Deux personnes ont été tuées, huit blessées et plusieurs autres prises en otage pendant des jours avant d’être secourues par les Forces de Défense Rwandaises.
Le FLN, dirigé par un autre dissident rwandais, Paul Rusesabagina, travaillerait de pair avec d’autres groupes tels que le Congrès national du Rwanda, RNC, et les Forces Démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Lors de son arrestation le mois dernier, RIB a déclaré que Nsabimana était interrogé pour plusieurs crimes, dont la formation d’un groupe armé irrégulier, la complicité d’actes terroristes, la conspiration et l’incitation à commettre des actes terroristes, la prise d’otages, le meurtre et le pillage.

« Aucune place n’est trop lointaine quand il s’agit de demander justice. Que ceux qui veulent déstabiliser la paix dont jouissent les Rwandais sachent qu’ils sont rejoignables où qu’ils seraient », a déclaré a la presse apres la parade de Sankara, Modeste Mbabazi, porte-parole de RIB, fier de voir le Rwanda actif dans sa diplomatie judiciaire.

A la question de savoir si sa famille et ses amis peuvent rendre visite au suspect, Mbabazi a répondu que c’était encore trop tôt de permettre ces visites, mais que cela sera finalement possible.

« Les crimes de terrorismes ont une loi spécifique. Ils appartiennent à une catégorie particulière. A l’heure actuelle, Callixte dit Sankara fait toujours l’objet d’une enquête. Mais à l’avenir, les personnes qui souhaiteront lui rendre visite auront la possibilité de le faire », a-t-il déclaré.

L’Avocat de l’accusé, Me Moise Nkundabarashi, a dit a la presse que Callixte Nsabimana Sankara l’a spécifiquement choisi pour le représenter. Il a déclaré que son client est en bonne santé et a accès à tout ce dont il avait besoin en détention.

« Mon client est détenu légalement. Il est en bonne santé et reçoit tout ce dont il a besoin. A ce jour, il n’a pas de maladie », a-t-il déclaré.

Il a souligné que la liste complète des accusations portées contre son client n’est pas encore exhaustive étant donné que des enquêtes étaient toujours en cours.

« J’ai passé un temps avec mon client avant et durant son interrogatoire. Les crimes dont il est accusé sont contenus dans un dossier sur lequel le Bureau d’Investigation du Rwanda continue d’enquêter et ils sont liés au terrorisme. Les détails des crimes dont il est accusé seront disponibles lorsqu’il comparaîtra devant le Tribunal », a-t-il conclu.

Nsabimana a attiré l’attention des médias pour la première fois lors du procès du musicien Kizito Mihigo, alors accusé d’avoir collaboré avec des dissidents basés à l’étranger pour mener des activités subversives sur le territoire rwandais.

Kizito, qui a depuis été jugé, reconnu coupable et qui a récemment bénéficié d’une grâce présidentielle, s’était associé à Nsabimana pour préparer le meurtre de différents responsables au Rwanda.

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Posté le 21/05/2019 par rwandaises.com