L’AFD refait surface au Rwanda après presque vingt ans d’une absence dictée par des relations bilatérales franco rwandaises au point mort. Ce jeudi 20 juin, dans la salle du Ministère rwandais de l’Economie et Finance, le DG de cette Agence, M. Rémy Rioux est reçu dans l’avant-midi par Mme Claudine Uwera, Secrétaire à la Planification économique près le Minecofin avant d’avoir un entretien avec le premier Ministre rwandais, Dr Ngirente, dans ses bureaux de Kuimihurura puis signer un accord avec la Banque de Kigali portant du 20 millions d’euros consistant en « une ligne de crédit avec la Banque de Kigali pour accompagner les entreprises du digital notamment et l’agro-industrie rwandaise… »

« Je suis heureux d’être ici pour renforcer, relancer et accélérer nos liens de coopération entre entre la France et le Rwanda. Pas d’idée préconçue une visite pour écouter, comprendre les priorités du pays dans le plan national, la stratégie nationale de transformation et voir où le gouvernement conte tenu de capacité financière et techniques de l’Agence française de développement souhaite nous placer », a déclaré humblement Rioux à la presse rwandaise montrant qu’en affaires on ne bombe pas le torse.

M. Rioux, DG de AFD en conférence de presse conjointe avec Claudine Uwera, Secrétaire d’Etat rwandaise à la Coopération Economique

La France officielle trouve-t-elle que les grandes agences de développement internationales les USAID, DFID, UK AID, SIDA, JICA… lui ont-elles damé le pion ?

L’AFD apporte décidément des produits importants pour le développement industriel et les affaires au Rwanda.

Lors de sa rencontre ce jeudi 20 juin avec la ministre d’Etat à la Planification économique, Claudine Uwera ; M. Rioux a déclaré que l’AFD poursuivrait ses interventions au Rwanda dans le secteur financier au profit des PMEs essentiellement.

« La coopération entre nos pays est sur le point de se rajeunir. La France souhaite non seulement soutenir le Rwanda, mais aussi s’inspirer de son développement grâce à de nombreuses innovations dans le pays et à l’efficacité du service public », a déclaré M. Rioux caressant dans le sens du poil les espoirs et aspirations des Rwandais qui entendent se développer de mieux en mieux en tirant partie « des technologies et des politiques publiques de lutte contre le changement climatique… »

Une mission exploratoire ?

« Nous prévoyons de rencontrer différents représentants des gouvernements afin que, à la fin de la visite, nous puissions comprendre les priorités du pays et les besoins de la population et, par conséquent, voir comment le financement peut être mobilisé conformément à l’expertise financière de l’AFD », a-t-il déclaré. Rioux et son AFD ont donc tout un programme. Reste à savoir comment ils vont affiner une méthodologie de financement qui sera percutante et pouvant bousculer les autres agences de financement internationales qui ont pénétré profondément l’économie rwandaise.

M. Rioux et sa délégation en entretien de travail avec le Premier Ministre rwandais, Dr Edouard Ngirente et son équipe d’experts

Cette AFD qui prévoit injecter plus de 50% de son portefeuille riche de 19 milliards d’Euros au développement international, saura-t-elle entrer en partenariat avec des institutions financières locales cautionnées et garanties par le Gouvernement rwandais ? Saura-t-elle, si cela est dans sa capacité, d’entrer en joint-venture avec les naissantes industries agro alimentaires bio locales et étoffer leur gabarit tout en leur garantissant un marché d’écoulement occidental avantageux ?
L’Agence vise à injecter 14 milliards d’euros dans différents projets de développement à travers le monde, dont 50% sont alloués à l’Afrique.

« Nous sommes impatients d’échanger nos expériences, en particulier dans une perspective de développement », a déclaré tout simplement la Ministre Uwera avant d’ajouter « Je crois que nos deux pays vont tirer un bénéfice mutuel de notre coopération, et c’est pourquoi nous voulons la voir continuer à se développer ».

Là, les deux parties peuvent être satisfaits de la couleur que prend cette nouvelle coopération franco rwandaise. Le Premier Ministre Ngirente lui aussi ne peut que se frotter les mains avec satisfaction. “ Nous avons exploré les domaines d’intervention de l’AFD dont les institutions financières du secteur privé et autres institutions gouvernementales. Ce qui nous intéresse dans cette nouvelle coopération franco rwandaise, ce qu’elle s’inscrive dans les priorités ayant besoin de financement que le Gouvernement rwandais a mises en évidence », a confié Dr Edouard Ngirente à la Presse.

A gauche, M. Rioux, DG de AFD et, à droire Dr Edouard Ngirente, Premier Ministre rwandais

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Posté le 23/06/2019 par rwandaises.com