Deux reporters de France 24, Nicolas Germain et Thomas Nicolon, viennent de réaliser et publier sur France 24, un document imagé de 25 minutes de reportage sur ce qu’ils appellent des tueries aux Kivu et à Kisangani qui ont été occasionnées par les deux guerres du Congo dites Congo 1 (1996-1997) et Congo II de 2000 à 2003.

Par des questions suggestives, ils aident les « témoins et autres acteurs-clé de l’époque », à incriminer le Rwanda comme source des pires malheurs qu’ont connus et continuent de connaître les Congolais. En d’autres termes, ils tentent d’aiguiser la colère des Congolais sur les Rwandais, leurs voisins de l’Est.

Mais quel Rwanda est-il incriminé ? Certainement l’Actuel Rwanda qui a poursuivi les Interahamwe et autres irréductibles militaires du Régime Habyarimana qui, aidés en couverture par l’armée française de l’Opération Zone Turquoise, ont emporté tout l’arsenal militaire pour camper sur les bords du Lac Kivu.

Non désarmés et non inquiétés par le Maréchal du Zaire d’alors, Mobutu, appuyés par des conseillers militaires français et une armada française stationnée à Bangui en Centrafrique près à appuyer en force ces militaires et Interahamwe qui, d’un moment à l’autre, devaient déferler sur le Rwanda, le temps de leur réorg n’a pas suffi et les troupes de l’AFDL/Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Congo sérieusement appuyées par le génie militaire de la récente guérilla du FPR rwandais et celle du NRM ugandais ont frappé simultanément comme une foudre les places militaires fortes de ces forces génocidaires.

Ni elles, ni leurs conseillers militaires français et autres marchands d’armes, ni les forces zairoises, personne n’a compris comment soudain le ciel tombait sur les bords du Kivu et en si peu de temps à Kinshasa.

Après l’intronisation à Kinshasa de Laurent Désiré Kabila par les troupes AFDL et Rwanda, l’idylle n’a pas duré longtemps. Le caméléon Laurent-D a changé d’alliance pour ramener les anciennes forces génocidaires rwandaises dans son précarré après avoir chassé les troupes rwandaises comme des chiens galeux.

Arrêtons-nous là. Et posons nous des questions sur l’éthique et l déontologie de nos deux journalistes d’investigation français Nicolon et Germain qui vont à Kisangani avec un activiste des droits humains à leur solde pour montrer que cette ville a été le théâtre de guerre entre deux armées étrangères, la Rwandaise et l’Ugandaise, sous la guerre du Congo II, que cela, des séquelles qui s’y constatent même actuellement sont une forte accusation contre le Rwanda. Nos investigateurs ont-ils raison ?

En partie oui. Mais pourquoi ne voient-ils pas la félonie de Laurent qui a retourné les fusils contre ceux-là qui l’ont fait président après avoir chassé le Mobutu mourant ?

Messieurs les investigateurs, vous manquez d’éthique. Il y a eu gâchis à Kisangani ? Oui ! Mais le pacte donné par Kabila de ne pas permettre des menaces contre le Rwanda, l’Uganda et le Burundi dans l’Est l’Est de la RDC à 300 Km en profondeur du Congo, eh bien cette promesse avait déjà été violée par Laurent.

Messieurs les journalistes, pourquoi rapportez-vous ce qui se constate et oubliez les causes profondes de cela ? Manque de déontologie et d’éthique délibérée.
Et à la fin de votre document vous tendez le micro à un pauvre historien et professeur à l’université de Kinshasa Isidore Ndaywel à qui vous posez une question suggestive sur le retour du climat de paix et de sécurité dans l’Est de la RDC.

Pour lui, « l’élément rwandais est capital… le Rwanda ne se limite à Kagame… il faudra peut-être une bonne décennie pour qu’on retrouve le bon climat. Mais plus tôt on commencerait, mieux ça vaudrait ».

Pourtant, avec moins de reportages sentimentalement accusateurs et un regard rationnel sur les activités des FARDC de tentatives de plus en plus réussies de ratissage de cet Est de la RDC où tout élément armé est soit capturé, soit abattu, cette dizaine d’années sont trop longues. Entretemps beaucoup de choses auront changé.

Mais ces journalistes ont compris que cette recherche de la paix par les troupes congolaises annulent beaucoup de plans criminels de certaines lobbies occidentaux qui tirent et alimentent cette insécurité de l’Est de la RDC de laquelle ils ont des intérêts certains y compris les géostratégiques.

Redigé par IGIHE Le 27 janvier 2020