L’Abbé Thomas Nahimana a fait jaser ces derniers jours en annonçant abruptement et sans raison la mort du Président rwandais Paul Kagame et la vacance du poste présidentiel. L’opinion publique rwandaise le traite de « détraqué mental », de « haineux contre les tutsi »… Pourtant il est arrivé à son objectif de casser l’oubli menant à la mort politique dont il était l’objet.

Cet Abbé-politicien, extrémiste hutu à la perfection, exilé volontaire en France où il a une tribune gratuite et construit son puzzle négationniste, echappe aux schémas criminels ordinaires.

La défroque ; Du journal à la création de Ishema ry’uRwanda : un parcours délirant
Sa tribune politique commence avec la création et animation d’un journal en ligne Le Prophète.fr après s’être déclaré réfugié politique. Par après, il fondera le parti Ishema ry’u Rwanda. Il est originaire de l’ancienne préfecture de Cyangugu où il sera ordonné prêtre et où il exercera dans la Paroisse de Muyange.

Alors qu’il aura commencé ses activités politiques avec Le prophète.fr puis son parti politique, il sera excommunié par son supérieur, l’alors Mgr Jean Damascène Bimenyimana, Evêque de Cyangugu le 19 avril 2013. Cette excommunication lui donne un regain d’énergie pour répandre son idéologie ethnocentriste hutu qui s’accompagne de la haine ethnique contre les Tutsi.

Cet abbé-politicien fait de la guerilla politique en annonçant la création des cellules de 6 membres dans les communautés rwandaises du Rwanda et de la diaspora. Dans sa conception, les six membres se connaissent mais ne doivent pas connaître les membres de la cellule d’à côté. Il a construit une structure d’organisation de parti sécurisée où deux membres peuvent cohabiter sans savoir qu’ils appartiennent à une même organisation politique.

C’est en d’autres termes un parti de résistants où le message venant d’en haut est vite interprété à la base avec, au possible, un effet immédiat.

Une subtile construction étagée de structures secrètes de son parti
Tôt dans les années 2010, il a annoncé cette structure disant en termes violents que son parti est bien implanté au rwanda mais aussi dans la diaspora rwandaise de belgique, Australie, France, Canada et ailleurs.

L’Abbé Nahimana vient de faire un coup médiatique malheureusement réussi. Il est parvenu à faire parler de lui et même le Président de la République Rwandaise, donné gratuitement pour mort par ce politicien de pacotille, lui a tendu la perche en commentant sur les balivernes qu’il a annoncées sur sa prétendue mort.

« Même au moment où nous parlons de ses mensonges éhontés, il dira que je suis un revenant », a commenté Paul Kagame ce 6 septembre au cours de son entretien avec Cléophas Barore de la Télévision Rwandaise.

Abbé Nahimana commet le crime de négationnisme du génocide

Mais au fait pourquoi nos politiciens rwandais ne recourent pas à des schémas traditionnels normaux de faire la politique ? Pourquoi doivent-ils brandir la carte ethnique passant par la haine de l’autre et le négationnisme du génocide ? Est -ce nécessaire que qui dit opposition dit que c’est la seule carte ethnique à jouer au Rwanda ?

Pourtant ces deux jeux, ils savent qu’ils sont répressibles par le code pénal rwandais.
L’Abbé politicien Nahimana est monitoré dans ses sorties politiques depuis l’époque où il faisait la promotion de ses idées ethnicistes dans le prophète.fr.

il lui est fait souvenance qu’au cours de la 21ème Commémoration du Génocide des Tutsi de 1994, il a déclaré à la BBC sur le fait que « la dénommination de ’Génocide perpétré contre les Tutsi’ n’est pas approprié à la situation de 1994 mais qu’il faut « Itsembabwoko et Itsembatsemba » (génocide…rwandais ?..et chasse à l’homme) ».

 » Toute l’histoire (ténébreuse) qu’a connue le Rwanda ne peut pas se résumer en un seul mot -génocide des Tutsi-. C’est juste une partie de la triste histoire. (…) Faire la mémoire de tous les Rwandais tués, voilà le terme nécessaire. Il est le pilier d’une véritable réconciliation entre Rwandais », avait-il dit alors.

Des Scoops médiatiques aussi laids que criminels pour éviter la mort politique
A une autre sortie médiatique, il a raillé l’organisation de commémorations annuelles du génocide commis contre les tutsi comme « une arme politique permanente attisant la colère, embrigadant les citoyens dans la peur et la tristesse, faisamt l’apologie de l’ethnisme ».

Et puis, pour lui, « les cérémonies intempestives d’inhumation dans le respect et la décence des restes des victimes du génocide des Tutsi est une torture car cet acte a pour objectif d’intérêts économiques car les visiteurs des sites mémoriaux laissent de l’argent dans les comptes de ces sites ».

L’opinion publoique rwandaise trouve carrémment que les propos de l’Abbé-politicien sont vénimeux, incendiaires, divisionnistes. Et le législateur rwandais aura décrit et circonscrit de tels crimes dans le code pénal.

Une mise en garde sévère contre une démarche politique incendiaire
L’Abbé en question a balayé l’idée du Président Paul Kagame dont il a annoncé la mort, idée selon laquelle, lui comme d’autres faux politiciens qui se cachent derrière la politique pour répandre la haine ethnique entre rwandais, qu’il peut aussi se retrouver devant la justice rwandaise. « Je n’ai pas peur de rentrer chez moi. Je l’ai toujours souhaité mais à chaque fois, Kagame me retenait à la frontière et m’empêchait de rentrer dans mon pays », a-t-il confié à la VOA de ce matin 10 septembre 2020.

Pourtant il sait très bien que le régime actuel a prouvé qu’il se désolidarise des marchands de la haine ethnique, qu’il n’a pas peur de réprimer des esprits propageant ce venir au grand dam de l’opinion que se fait une communauté internationale manipulée par certains lobbies et associations internationales soit disant oeuvrant dans le domaine de protection des droits humains.

Redigé par Jovin Ndayishimiye Le 10 septembre 2020

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