Aujourd’hui 7 Avril

New York au siège des nations unies, Paris et sur tous les bâtiments publics en France, Bruxelles au siège de l’union européenne, Genève aux sièges des organisations des nations unies, Addis Abeba au siège de l’union africaine ; dans beaucoup de pays et particulièrement au Rwanda, les drapeaux son en berne.

C’est jour de deuil partout au monde. La nécessité pour toute l’humanité de se souvenir du martyr des tutsis.

Ils se souviennent du génocide perpétrer contre les tutsis au Rwanda.

Au-delà des singularités et des destins, la mémoire et l’histoire du génocide contre les tutsis ne concernent pas seulement les Rwandais.

En ce jour du 7 avril, l’émotion se mêle au recueillement et à l’immense chagrin. Le souvenir et le refus de l’oubli mettent en déroute les tenants de l’idéologie génocidaire.

Cette idéologie dont les processus ont mené des préjugés aux discriminations, puis à l’exclusion et à la déshumanisation du tutsi.
Ces pratiques ancrées dans le quotidien pendant les deux républiques, la stigmatisation et la persécution. Cette oppression constitue la pierre d’assise des récits du passé.

Accompagnés d’un discours politique qui s’attachait à les rendre évidentes. Ce dernier rendant dangereuse toute tentative de protestation publique. Devenant de facto, « citoyen de seconde zone » dans son propre pays.

Lequel discours a appris aux individus à voir la réalité conformément à l’idéologie ethniste et intégrer des techniques de neutralisation des interdits qui ont permis de concevoir les gestes criminels dans le groupe en dissociation de la moralité.

Chaque année se déroule la commémoration au Rwanda et ailleurs. Le Rwanda a mis en place des outils mémoriels : inhumation en dignité des victimes, monuments commémoratifs, lieux de mémoire sur les anciens sites de massacres.

Mais aussi dans de nombreux pays le rituel commémoratif est respecté le 7 avril.

Fidèles à la mémoire de celles et ceux que la haine et le refus de l’autre ont emportés pour toujours, nous entretenons la flamme du souvenir.

Des enfants, des femmes, des hommes, des vieillards ont été sauvagement achevé à coup de machette, gourdin et pour d’autres à coup de fusil, de grenade par les militaires, gendarmes, interahamwe.

Mais aussi par les voisins et parfois même par les membres de famille, au seul tort d’être nés tutsis.

A ce jour, le pays n’a pas fini d’enterrer les victimes. Le processus de deuil n’a ainsi pas fermé son ultime parenthèse.

Une occasion d’honorer également les « Justes parmi les justes ». Dont l’acte de courage est le symbole des choix possibles, des marges de manœuvres, probablement plus étendues qu’on ne pourrait l’imaginer dans des situations tragiques.

Vingt-huit ans déjà se sont écoulées depuis le génocide contre les tutsis. Malgré le fait que les génocidaires aient échoué dans leur projet d’extinction des tutsis, grâce à la bravoure des « Inkotanyi ».

Se souvenir de ces atrocités demeure un devoir de mémoire, la plus puissante des condamnations.

Par le négationnisme continuel, les héritiers de l’idéologie perpétuent le crime de leurs aînés. Comme s’ils ne pouvaient pas éviter l’écueil de la crispation identitaire.

Cette lecture biaisée de l’histoire du pays est un obstacle à la réconciliation. Car elle cristallise les ressentiments.

Et pourtant les travaux les plus solides se sont succédé pour étudier et mettre à nu la planification et l’exécution du génocide, au moyen d’une idéologie identitaire et d’une violence d’Etat.

Pourquoi nier ou minimiser les faits historiques aussi bien documentés ? Et pourtant, bien nommer les choses et regarder son passé avec lucidité permet d’avoir une confiance en l’avenir.

Le génocide contre les tutsis au Rwanda restera un creuset de méditation sur les confins de l’inhumain. La nécessité pour toute l’humanité de se souvenir du martyr des tutsis. Maintenir la flamme de la mémoire

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