Redigé par Tite Gatabazi

Nous vivons dans un monde où la communication est reine. Chaque geste, chaque parole, chaque tweet prend une importance capitale. Cependant, dans cette mêlée d’informations constantes, trois maux particuliers menacent la qualité du discours public en RDC : le cynisme, l’amateurisme et l’inculture politique.

Le cynisme, souvent vu comme une forme d’intelligence ou une manière astucieuse d’aborder les choses, a des conséquences bien plus pernicieuses. Au-delà de sa façade sarcastique ou humoristique, le cynisme cultive une culture sous-jacente de méfiance. C’est une manière passive de s’attaquer aux problèmes sans réellement chercher des solutions, un désengagement déguisé en critique.

Vient ensuite l’amateurisme, dénoncé par Monseigneur Fulgence Muteba, archevêque métropolitain de Lubumbashi.

Dans une époque où l’authenticité est valorisée, l’amateurisme est parfois confondu avec la sincérité. Mais ne nous y trompons pas : une communication authentique n’est pas nécessairement synonyme de vérité. En RDC, l’amateurisme, dépourvu de compétences requises, conduit à des erreurs majeures, à la désinformation, voire à une interprétation erronée des faits.

L’authenticité ne devrait pas être un substitut à la rigueur et à l’exactitude.
Enfin, l’inculture politique, qui reste le plus subversif des trois maux, ouvre la porte à la manipulation.

Lorsque les citoyens ne comprennent pas les enjeux politiques, les structures gouvernementales ou l’histoire, ils deviennent des cibles faciles pour des discours simplistes ou populistes.

Ils peuvent être aisément orientés, manipulés, ou même radicalisés, faute de posséder les outils nécessaires pour analyser et critiquer.

Dans la quête effrénée du « buzz », ces attitudes peuvent, à première vue, sembler porter leurs fruits. Mais ce n’est souvent qu’une illusion éphémère. Alimenter le buzz sans substance ou sans fondement ne fait qu’éroder la qualité du discours public. Et c’est déjà le cas en RDC ou il y a une force défiance vis-à-vis de la classe politique.

Aujourd’hui plus que jamais, il est vital de prioriser une communication éclairée, fondée sur la rigueur, la connaissance et le respect mutuel.

Pour bâtir une société informée et engagée, nous devons nous élever au-dessus des pièges du cynisme, de l’amateurisme et de l’inculture politique.

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