Dans une interview récente à Bruxelles, le président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi, Tshilombo a émis des déclarations controversées qui ont immédiatement provoqué des réactions vives et diverses.
Menée par Christian Lusakweno de Top Congo et Baudoin Amba Watshi de congo-independant.com, cette entrevue avait pour objectif initial de rassurer l’opinion publique sur l’état de santé fragile de Tshisekedi.
Cependant, elle a rapidement dégénéré en une séance de révélations et d’accusations surprenantes et dérangeantes, non seulement à l’encontre de son prédécesseur Joseph Kabila mais aussi contre le Rwanda et le Kenya ainsi que leurs presidents respectifs.
Ses propos révèlent les persécutions dont font l’objet les proches de l’ancien Président Joseph Kabila. On se souvient du saccage du siège de la fondation Mzee Laurent Désiré Kabila. L’interpellation et l’interrogatoire de l’honorable Janet Kabila, qui n’est autre que la sœur jumelle de Joseph Kabila. Ainsi que les attaques répétitives de sa résidence de Kinshasa en présence de son épouse, que les congolais appellent affectueusement Mama wa Roho, pour ses œuvres caritatives.
Tshisekedi a directement accusé Joseph Kabila, son prédécesseur, de tenter de fomenter une insurrection pour renverser son pouvoir. Il est à noter que c’est Kabila qui, malgré les controverses autour des résultats des élections de 2018, avait facilité la transition du pouvoir à Tshisekedi contre la vérité des urnes.
Dans cet entretien, Tshisekedi a violé toutes les règles minimales de politesse et de courtoisie, utilisant un langage ordurier pour discuter de sujets politiques aussi sensibles que la relation avec le Rwanda et son Président Kagame.
Tshisekedi a ensuite élargi sa cible en attaquant le Kenya et son président, employant également un langage inapproprié et accusateur.
Ces commentaires vont non seulement exacerbé les tensions déjà vives entre la RDC et le Rwanda mais ont aussi ils mettent en lumière les défaillances diplomatiques de Tshisekedi dans sa gestion des relations régionales.
En outre, Tshisekedi a déclaré que « tant que je serais président de la RDC, je n’aurais jamais une délégation de l’AFC/M23 en face de moi pour négocier quoi que ce soit ».
Une affirmation qui rappelle l’adage « fontaine, je ne boirai jamais de ton eau ». Cette déclaration est non seulement imprudente et irréfléchie, mais aussi une preuve d’arrogance qui crache sur l’avenir des négociations de paix. Une telle position menace de saper tout espoir de dialogue constructif dans un contexte déjà fragile.
Tshisekedi a également critiqué le processus de paix à Nairobi, le qualifiant de vidé de sa substance, tout en maintenant de graves accusations contre le président Ruto du Kenya, l’accusant de “ prendre fait et cause en faveur de Kagame.”
Quiconque ne se conforme pas au narratif biaisé de Tshisekedi est considéré comme son ennemi. C’est comme s’il empêchait tous les autres d’exercer leur discernement, leur capacité d’analyse et de se forger leur propre opinion. Non, vous devez me soutenir, point final. Et cela, c’est très grave dans les relations internationales.
Même si, pour une fois, Tshisekedi consent à régler le problème des FDLR par la feuille de route de Luanda, il falsifie ouvertement l’histoire et profère des contre-vérités sur l’entrée et l’accueil des ex-FAR et Interahamwe à l’Est de la RDC, ex-Zaïre, en juillet 1994. Il a encore de gros efforts à faire sur cette étape marquante qui engage des responsabilités aussi bien des autorités congolaises qu’étrangères. Le rapport du Pr. Duclert pourrait lui ouvrir les yeux, à condition qu’il ne soit pas de mauvaise foi.
Cette approche controversée souligne combien il est inapproprié pour un chef d’État en exercice de s’engager dans un tel écart de langage, ce qui compromet non seulement les relations bilatérales mais aussi les initiatives régionales de paix.
L’interview de Tshisekedi met en évidence un mélange embrouillé de politique interne et de dynamiques régionales, révélant une période extrêmement tendue dans la gouvernance de la RDC.
Ses déclarations impétueuses et son rejet catégorique du dialogue avec l’AFC/M23 posent des questions sérieuses sur sa stratégie de gestion des conflits et des crises politiques.
En outre, elles montrent la difficulté de maintenir une diplomatie efficace dans un environnement où les vieux conflits et les rivalités personnelles continuent de façonner les interactions politiques et diplomatiques.
Il a encore une fois raison, celui qui avait déclaré que « Tshisekedi doit se libérer des pasteurs et des charlatans assoiffés d’argent ».
Manifestement, il est toujours sous la coupe des forces obscures qui lui dictent sa conduite contre les intérêts des congolais.
Disons-le encore et toujours : les véritables ennemis de la RDC sont sa mauvaise gouvernance endémique, l’inversion des valeurs visibles par la corruption, les détournements, la misère galopante incarnée par sa classe politique qui affiche un train de vie insolent.
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